Quai d'Orsay
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kjeldor
Pave68
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Quai d'Orsay
J’ai peut être raté le message qui y aurait fait référence, mais j’assume volontiers le risque d’enfoncer le clou pour évoquer « Quai d’Orsay – chroniques diplomatiques « (tome 1 de Blain et Lanzac et tome 2 certes cette fois de Lanzac et Blain mais la qualité reste la même).
A sa sortie la BD avait fait de moi un lecteur comblé, le style graphique de Blain dépasse l’entendement pour assurer un rendu parfait qui sublime un scenario et des dialogues truculents. Sans conteste pour moi un des titres que j’emporterai sur une ile déserte (un choix unique serait comme pour les souliers un choix trop difficile auquel je ne peux me résoudre mais dans une sélection du meilleur il y trouverait une place de choix).
L’actualité du grand écran m’incite à le partager ici. Les références aux souliers, leur entretien, le glaçage me semblent moins récurrentes et moins croustillantes dans le film que dans la BD peut être est-ce simplement ma perception dans la mesure où c’est une femme qui fait la leçon au préposé aux langages du ministre Alexandre Taillard de Worms (pour ceux qui comme moi s’interrogent, il est possible que toute ressemblance avec des personnages ayant réellement existé n’est peut être pas à exclure, l’avertissement de mise ne figurant pas dans l’ouvrage, pas plus qu’il n'est de mémoire mentionné au générique, afin d’éviter tout risque d’erreur susceptible de donner lieu à des représailles judiciaires je préfère néanmoins laisser à chacun la responsabilité de ses perspicaces intuitions).
Ainsi, si ce même préposé Arthur Vlamynck est dès la première page du Tome 1 satisfait de l’éclat de ses souliers, ce n’est dans le tome 2 qu’à l’occasion d’un déplacement outre-Atlantique que l’imprévoyant se retrouve dans un pénible embarras en s’entendant dire par le directeur à l’ONU qui l’accueille page 6 : « lorsque tu vas à une négociation perdue d’avance, il n’est pas inutile d’avoir des chaussures qui brillent … c’est une question d’honneur … tu veux du cirage ? » et encore page 8 « c’est pour être plus furtif que tu portes des chaussures à bouts mat ? » nouvelle allusion, visuelle cette fois, en page 9, avant de s’enquérir page 17 de la bonne marche à suivre et d’en faire une pensée obsessionnelle quelques cases plus bas avant de mettre en pratique page 19.
Enthousiasmé par la BD, bien que résolu à voir le film, je craignais d’être profondément déçu. Le traitement graphique encore une fois incomparable n’est plus là mais l’adaptation et les acteurs permettent d’en faire un film plaisant que je ne regrette pas d’avoir vu, peut être surtout parce qu’il m’a donné envie de reprendre la BD déjà lue plusieurs fois avant qu’elle ne finisse par être enfouie sous les piles de lectures plus récentes, en cours ou en retard…
Pour que ce message tienne sur une seule page je me fais violence pour me limiter ici au volet calcéophile mais ce n’est qu’une anecdote dans l’œuvre de ces grands chefs (ces mots peuvent être mis dans un autre ordre) dont je ne peux encore une fois que recommander la lecture à ceux qui en ignoraient l’existence, pardonner à ceux qui seraient passés à côté à tous les sens du terme.
A sa sortie la BD avait fait de moi un lecteur comblé, le style graphique de Blain dépasse l’entendement pour assurer un rendu parfait qui sublime un scenario et des dialogues truculents. Sans conteste pour moi un des titres que j’emporterai sur une ile déserte (un choix unique serait comme pour les souliers un choix trop difficile auquel je ne peux me résoudre mais dans une sélection du meilleur il y trouverait une place de choix).
L’actualité du grand écran m’incite à le partager ici. Les références aux souliers, leur entretien, le glaçage me semblent moins récurrentes et moins croustillantes dans le film que dans la BD peut être est-ce simplement ma perception dans la mesure où c’est une femme qui fait la leçon au préposé aux langages du ministre Alexandre Taillard de Worms (pour ceux qui comme moi s’interrogent, il est possible que toute ressemblance avec des personnages ayant réellement existé n’est peut être pas à exclure, l’avertissement de mise ne figurant pas dans l’ouvrage, pas plus qu’il n'est de mémoire mentionné au générique, afin d’éviter tout risque d’erreur susceptible de donner lieu à des représailles judiciaires je préfère néanmoins laisser à chacun la responsabilité de ses perspicaces intuitions).
Ainsi, si ce même préposé Arthur Vlamynck est dès la première page du Tome 1 satisfait de l’éclat de ses souliers, ce n’est dans le tome 2 qu’à l’occasion d’un déplacement outre-Atlantique que l’imprévoyant se retrouve dans un pénible embarras en s’entendant dire par le directeur à l’ONU qui l’accueille page 6 : « lorsque tu vas à une négociation perdue d’avance, il n’est pas inutile d’avoir des chaussures qui brillent … c’est une question d’honneur … tu veux du cirage ? » et encore page 8 « c’est pour être plus furtif que tu portes des chaussures à bouts mat ? » nouvelle allusion, visuelle cette fois, en page 9, avant de s’enquérir page 17 de la bonne marche à suivre et d’en faire une pensée obsessionnelle quelques cases plus bas avant de mettre en pratique page 19.
Enthousiasmé par la BD, bien que résolu à voir le film, je craignais d’être profondément déçu. Le traitement graphique encore une fois incomparable n’est plus là mais l’adaptation et les acteurs permettent d’en faire un film plaisant que je ne regrette pas d’avoir vu, peut être surtout parce qu’il m’a donné envie de reprendre la BD déjà lue plusieurs fois avant qu’elle ne finisse par être enfouie sous les piles de lectures plus récentes, en cours ou en retard…
Pour que ce message tienne sur une seule page je me fais violence pour me limiter ici au volet calcéophile mais ce n’est qu’une anecdote dans l’œuvre de ces grands chefs (ces mots peuvent être mis dans un autre ordre) dont je ne peux encore une fois que recommander la lecture à ceux qui en ignoraient l’existence, pardonner à ceux qui seraient passés à côté à tous les sens du terme.
Pave68- Messages : 604
Date d'inscription : 20/04/2013
Re: Quai d'Orsay
On retrouve moins cette question dans le film mais les chaussures à bouts carrés en prennent pour leur grade!
kjeldor- Messages : 5378
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Age : 40
Localisation : Dans le marc
Re: Quai d'Orsay
Je ne suis pas bien sûr de pouvoir aller voir le film (de toute façon, rester assis 90 minutes relève actuellement de l'exploit pour moi), mais j'ai adoré la BD.
Ma première réflexion avait été qu'il y avait quelqu'un du sérail qui avait participé à son écriture, ce qui s'est avéré par la suite.
Ma première réflexion avait été qu'il y avait quelqu'un du sérail qui avait participé à son écriture, ce qui s'est avéré par la suite.
Re: Quai d'Orsay
Hélas j'ai vu le film hier,
Bon moment, mais coté habillement un peu décevant. Seul le Directeur de l'Administration centrale du Ministère a un costume bien ajusté, contrairement aux gommeux du cabinet. Je pardonne au chef de cabinet Niels Arestrup qui joue superbement par ailleurs, ainsi que Thierry Lhermitte qui est super crédible en Ministre sur une autre planète.
Quant aux glaçages, quelques plans furtifs qui ne rendent pas hommage aux heures que doivent passer ces vaillants satrapes à faire luire leurs souliers .
Cheers
SirPeter
Bon moment, mais coté habillement un peu décevant. Seul le Directeur de l'Administration centrale du Ministère a un costume bien ajusté, contrairement aux gommeux du cabinet. Je pardonne au chef de cabinet Niels Arestrup qui joue superbement par ailleurs, ainsi que Thierry Lhermitte qui est super crédible en Ministre sur une autre planète.
Quant aux glaçages, quelques plans furtifs qui ne rendent pas hommage aux heures que doivent passer ces vaillants satrapes à faire luire leurs souliers .
Cheers
SirPeter
SirPeterDSO- Messages : 645
Date d'inscription : 17/11/2012
Localisation : Saint-Cloud
Re: Quai d'Orsay
Si le "Hélas" sous entend que tu n'as vu que le film, bien que les acteurs soient bons voir très bons pour Arestrup et Personnaz notamment, le personnage du ministre perd de son ampleur et de la carrure (démesurée grâce au dessin), il te reste à découvrir la BD incontournable, comme je t'envie, l'épisode hilarant sur le Falcon passe lui aussi presque inaperçu dans le film. Sherlock pour lequel je compatis peut lui en revanche sereinement attendre la sortie DVD qu'il pourra visionner en alternant les positions que la morale ne pourra réprouver.
Pave68- Messages : 604
Date d'inscription : 20/04/2013
Re: Quai d'Orsay
Merci Pavé, je vais mettre la main sur la BD dès que possible
Cheers
SirPeter
Cheers
SirPeter
SirPeterDSO- Messages : 645
Date d'inscription : 17/11/2012
Localisation : Saint-Cloud
Re: Quai d'Orsay
quelque part dans ma modeste chaumière, un premier tome de Q d'O doit s'empoussiérer silencieusement; si cela intéresse Sir Peter ou un autre EGPien, je peux me faire violence et le ramener sur mon lieu de labeur entre la Défense et la Porte Maillot...SirPeterDSO a écrit:Merci Pavé, je vais mettre la main sur la BD dès que possible
Cheers
SirPeter
Re: Quai d'Orsay
Tiens... encore un voisin!pascer a écrit:quelque part dans ma modeste chaumière, un premier tome de Q d'O doit s'empoussiérer silencieusement; si cela intéresse Sir Peter ou un autre EGPien, je peux me faire violence et le ramener sur mon lieu de labeur entre la Défense et la Porte Maillot...SirPeterDSO a écrit:Merci Pavé, je vais mettre la main sur la BD dès que possible
Cheers
SirPeter
kjeldor- Messages : 5378
Date d'inscription : 22/10/2011
Age : 40
Localisation : Dans le marc
Re: Quai d'Orsay
Merci Cher Pascer, pour ton offre de Tome 1, Je t'envoie un MP
Cheers,
SirPeter
Cheers,
SirPeter
SirPeterDSO- Messages : 645
Date d'inscription : 17/11/2012
Localisation : Saint-Cloud
Re: Quai d'Orsay
Si tu chausses du 9 ou du 9 et demi, je veux bien te débarrasser aussi d'une partie de ta collection de souliers.pascer a écrit:quelque part dans ma modeste chaumière, un premier tome de Q d'O doit s'empoussiérer silencieusement; si cela intéresse Sir Peter ou un autre EGPien, je peux me faire violence et le ramener sur mon lieu de labeur entre la Défense et la Porte Maillot...
Ne me remercie pas, j'adore rendre service
Re: Quai d'Orsay
Malheureusement ma pointure 8 fillette sera un peu courte…. Mais je dois bien avoir quelques polycopiés de droit dans mes placards...sherlock a écrit:Si tu chausses du 9 ou du 9 et demi, je veux bien te débarrasser aussi d'une partie de ta collection de souliers.pascer a écrit:quelque part dans ma modeste chaumière, un premier tome de Q d'O doit s'empoussiérer silencieusement; si cela intéresse Sir Peter ou un autre EGPien, je peux me faire violence et le ramener sur mon lieu de labeur entre la Défense et la Porte Maillot...
Parfait ! Du courrier t'attend dans le fil approprié !sherlock a écrit:
Ne me remercie pas, j'adore rendre service
Re: Quai d'Orsay
Je voulais remercier Pavé68, dont l'enthousiasme m'a convaincu de lire les 2 tomes de Quai d'Orsay. Jusqu'alors, mes "feuilletages" dans une Fnac quelconque ne m'avaient pas donné envie, surtout à cause du côté très stylisé du dessin. Mais j'ai beaucoup aimé. Je connais un peu les deux milieux professionnels dans lesquels évoluent les personnages, la politique et la diplomatie, et j'avais donc un peu peur d'être déçu, mais pas du tout, on comprend vite que le scénariste a vécu cette vie-là, il y a beaucoup de choses très bien vues, le côté éreintant et la promiscuité de la vie de cabinet, l'atmosphère parfois surréaliste d'un voyage officiel, le capharnaüm déroutant de l'ONU, le caravansérail que devient le Millenium UN Plaza pendant les grandes réunions onusiennes et les étranges rencontres d'ascenseur qu'on peut y faire...
S'agissant des personnages, je trouve que le ministre s'en sort un peu trop bien : même si ses aspects grandiloquent, un peu creux et inconstant sont parfois brocardés, on retient surtout de lui une image de héros romantique qui croit à la puissance du verbe. cela correspond certes en partie à la réalité, mais le côté intrigant et parfois mesquin du personnage affleure à peine. En revanche, le personnage de Claude Maupas, le directeur de cabinet, est merveilleusement fidèle à son modèle in real life, Pierre Vimont, on perçoit bien ce sang-froid imperturbable et cette autorité enveloppée de douceur, il manque juste sa voix et son phrasé très particuliers, il faudrait voir ce qu'Arestrup en fait dans le film. Et la conseillère Afrique, censée être un personnage composite, semble devoir beaucoup à un modèle principal...
le plus étonnant est que l'histoire soit suffisamment forte et, à bien des égards, baroque pour avoir conquis un public bien plus large que celui de initiés. Je recommande donc également.
S'agissant des personnages, je trouve que le ministre s'en sort un peu trop bien : même si ses aspects grandiloquent, un peu creux et inconstant sont parfois brocardés, on retient surtout de lui une image de héros romantique qui croit à la puissance du verbe. cela correspond certes en partie à la réalité, mais le côté intrigant et parfois mesquin du personnage affleure à peine. En revanche, le personnage de Claude Maupas, le directeur de cabinet, est merveilleusement fidèle à son modèle in real life, Pierre Vimont, on perçoit bien ce sang-froid imperturbable et cette autorité enveloppée de douceur, il manque juste sa voix et son phrasé très particuliers, il faudrait voir ce qu'Arestrup en fait dans le film. Et la conseillère Afrique, censée être un personnage composite, semble devoir beaucoup à un modèle principal...
le plus étonnant est que l'histoire soit suffisamment forte et, à bien des égards, baroque pour avoir conquis un public bien plus large que celui de initiés. Je recommande donc également.
hesk- Messages : 3716
Date d'inscription : 31/05/2011
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