Philippe Muray
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sirine
patchouli
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Philippe Muray
Grande découverte. Je ne connaissais pas ses textes dans le détail. Après avoir entendu Luchini lire certains passages, je me suis plongé dans sa prose. Effet très puissant, ironie féroce.
patchouli- Messages : 109
Date d'inscription : 15/07/2010
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Re: Philippe Muray
Oui c'est bien Muray, mais ne pas prendre tout ce qu'il écrit pour argent comptant, c'est d'abord un polémiste.
Puis ça va bien avec Luchini, ce grand écorché : Céline, Muray...Houellebecq bientôt peut-être ?
Puis ça va bien avec Luchini, ce grand écorché : Céline, Muray...Houellebecq bientôt peut-être ?
sirine- Admin
- Messages : 6839
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Re: Philippe Muray
C'est bien possible.
patchouli- Messages : 109
Date d'inscription : 15/07/2010
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Re: Philippe Muray
sirine a écrit:Luchini, ce grand écorché : Céline, Muray...Houellebecq bientôt peut-être ?
Ouh, toi tu as lu son interview en fin de Figaro Magazine. Il y dit que le seul écrivain qui lui fasse un peu d'effet est Houellebecq...Céline mis à part bien sûr.
Shu.
shulova- Messages : 4499
Date d'inscription : 12/03/2010
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Localisation : Paris
Re: Philippe Muray
Non je ne lis pas le Fig Mag. C'est quand même dommage que Luchini se passionne pour un écrivain dont l'intérêt de l'oeuvre suit une courbe inversement proportionnelle aux chiffres de vente. C'est le côté "écorché" de Houellebecq qui doit l'attirer...
sirine- Admin
- Messages : 6839
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Re: Philippe Muray
sirine a écrit:C'est le côté "écorché" de Houellebecq qui doit l'attirer...
Ecorché à deux balles avec des implants sur le crâne. C'est du market' tout ça, c'est comme Amélie Nothomb qui dit qu'elle mange ses poubelles .
Shu.
shulova- Messages : 4499
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Re: Philippe Muray
C'est bien pour ça que je mettais des guillemets. Houellebecq c'est devenu du gros marketing qui tache et rien d'autre, de la littérature subversive de pacotille, relayés par les médias habituels et par des clowns type Beigbeder.
C'est dommage parce que ça avait vraiment bien démarré avec "Extension du domaine de la lutte". J'ai abandonné après le 3è roman, dont j'ai d'ailleurs oublié le titre.
C'est dommage parce que ça avait vraiment bien démarré avec "Extension du domaine de la lutte". J'ai abandonné après le 3è roman, dont j'ai d'ailleurs oublié le titre.
sirine- Admin
- Messages : 6839
Date d'inscription : 04/03/2010
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Re: Philippe Muray
1: Pas touche à mon Houellbinou
2: @Chaussant: j'ai encore gardé "à gauche" pour toi ce livre de Murray. Fais vite, la poubelle le guette (non, ce serait un total manque de respect pour les arbres abattus).
En bref: s'il savait faire autre chose que d'insulter comme un névrosé 95% de la population, s'il n'avait pas commit avec Elisabeth Levy le livre Festivus Festivus qui m'est tombé des mains au bout de 20 pages, me faisant penser à une pale copie de la théorie de Guy Debord (la vista, le talent, et surtout l'insoumission à l'autorité en moins) j'aurais peut être un peu moins de dégout pour ce mec - mais "me" dégoutter était son objectif. Atteint à 100%. Peut être devrais-je alors le féliciter. Un anar de droite quoi
Murray était clairement la preuve que la liberté d'expression existe en France; pour le meilleur et pour le pire. Un type qui s'est trompé d'adversaire. Je connais des "cracheurs" bien plus doués; si vous voulez du pur dégout de la société avec de longues phrases haineuses et du talent, je ressort mon Mehdi Belhaj Kacem, "vies et mort d'Irene Lepic" ou "1993".
(ouf, j'ai pas atteint le point Godwin )
2: @Chaussant: j'ai encore gardé "à gauche" pour toi ce livre de Murray. Fais vite, la poubelle le guette (non, ce serait un total manque de respect pour les arbres abattus).
En bref: s'il savait faire autre chose que d'insulter comme un névrosé 95% de la population, s'il n'avait pas commit avec Elisabeth Levy le livre Festivus Festivus qui m'est tombé des mains au bout de 20 pages, me faisant penser à une pale copie de la théorie de Guy Debord (la vista, le talent, et surtout l'insoumission à l'autorité en moins) j'aurais peut être un peu moins de dégout pour ce mec - mais "me" dégoutter était son objectif. Atteint à 100%. Peut être devrais-je alors le féliciter. Un anar de droite quoi
Murray était clairement la preuve que la liberté d'expression existe en France; pour le meilleur et pour le pire. Un type qui s'est trompé d'adversaire. Je connais des "cracheurs" bien plus doués; si vous voulez du pur dégout de la société avec de longues phrases haineuses et du talent, je ressort mon Mehdi Belhaj Kacem, "vies et mort d'Irene Lepic" ou "1993".
(ouf, j'ai pas atteint le point Godwin )
Fletcher- Messages : 2026
Date d'inscription : 04/03/2010
Age : 39
Localisation : Paris
Re: Philippe Muray
Et sur Houellbinou:
son 3eme roman qui t'es tombé des mains Sirine, c'est Plateforme, en effet le moins intéressant (écrituretrès agréable, mais trop peu d'objectifs). La possibilité d'une île est autrement plus intéressant, sur le plan romanesque c'est très très ambitieux. Je compare ce livre au villa vortex de Maurice Dantec: une idéologie rance, mais une volonté de pousser le roman (dans tout ce qu'il peut contenir de possibilité d'histoire et d'action) plus loin que ce qui était connu. Ne pas oublier que l'art du 20eme siècle est un art "de la surhumanité qui se fiche de l'homme comme d'une guigne" (Badiou dans osn livre sur le 20eme siècle)
Sa poésie me plaît, son essai sur Lovecraft aussi (j'aime bien Lovecraft ou Dantec d'ailleurs, comme quoi j'ai rien contre les écrivains de droite).
Extension et les poésies contiennent de nombreuses références assez visibles à l'étranger de Camus. Je pense qu'il lui répond, mais j'ignore quel est le contenu de sa réponse. C'est un dialogue qui mériterait une étude approfondit (surtout qu'à ma connaissance je suis le seul à avoir vu cette jonction, pa un hasard de calendrier de lectures personnelles).
Houellbinou a certes un coté "spectacle" (son disque le prouve bien, mais ce sera un collector marrant dans 20 ans). Il a intégré qu'il avait besoin de cela pour pouvoir vivre de ses écrits. On ne peut pas néanmoins le prendre pour un usurpateur: son apprentissage littéraire fut long et solitaire, ses premiers éditeurs underground.
Et comme auteur polémiste de droite, je préfère Nabe à Murray. Voilà un type qui arrive a avoir de la superbe sur un plateau télé, et qui a carbonisé Beigbeider avec jouissance, qui s'en est trouvé réduit a se dire "moi, je serais prêt a me battre pour la futilité" dans un débat sur l'après 11 septembre.
son 3eme roman qui t'es tombé des mains Sirine, c'est Plateforme, en effet le moins intéressant (écrituretrès agréable, mais trop peu d'objectifs). La possibilité d'une île est autrement plus intéressant, sur le plan romanesque c'est très très ambitieux. Je compare ce livre au villa vortex de Maurice Dantec: une idéologie rance, mais une volonté de pousser le roman (dans tout ce qu'il peut contenir de possibilité d'histoire et d'action) plus loin que ce qui était connu. Ne pas oublier que l'art du 20eme siècle est un art "de la surhumanité qui se fiche de l'homme comme d'une guigne" (Badiou dans osn livre sur le 20eme siècle)
Sa poésie me plaît, son essai sur Lovecraft aussi (j'aime bien Lovecraft ou Dantec d'ailleurs, comme quoi j'ai rien contre les écrivains de droite).
Extension et les poésies contiennent de nombreuses références assez visibles à l'étranger de Camus. Je pense qu'il lui répond, mais j'ignore quel est le contenu de sa réponse. C'est un dialogue qui mériterait une étude approfondit (surtout qu'à ma connaissance je suis le seul à avoir vu cette jonction, pa un hasard de calendrier de lectures personnelles).
Houellbinou a certes un coté "spectacle" (son disque le prouve bien, mais ce sera un collector marrant dans 20 ans). Il a intégré qu'il avait besoin de cela pour pouvoir vivre de ses écrits. On ne peut pas néanmoins le prendre pour un usurpateur: son apprentissage littéraire fut long et solitaire, ses premiers éditeurs underground.
Et comme auteur polémiste de droite, je préfère Nabe à Murray. Voilà un type qui arrive a avoir de la superbe sur un plateau télé, et qui a carbonisé Beigbeider avec jouissance, qui s'en est trouvé réduit a se dire "moi, je serais prêt a me battre pour la futilité" dans un débat sur l'après 11 septembre.
Fletcher- Messages : 2026
Date d'inscription : 04/03/2010
Age : 39
Localisation : Paris
Re: Philippe Muray
Underground au début oui, paillettes et pacotille aujourd'hui. Je ne veux dégoûter personne de le lire, mais le name dropping et la provocation convenue ne font pas de la (bonne) littérature.
sirine- Admin
- Messages : 6839
Date d'inscription : 04/03/2010
Age : 57
Localisation : Zembla
Re: Philippe Muray
C'est mon avis bien sur, mais quant tu parles de name dropping et de provoc, je pense plus à Beigbeder. Je ne me souviens pas vraiment d'un abus de références chez Houellbi, et je pense que tu prends sa dépression assumée (surjouée? le débat est ouvert) avec ce que cela comporte de résultat antisocial et de dépit.
Pour moi, le VRAI problème de Houellebecq, le profond problème, visible dans son essai "la poursuite du bonheur", c'est qu'il propose la dépression comme mode de vie, et qu'il ne propose pas d'émancipation. Il enferme son lecteur dans un tourbillon défaitiste et, si l'on prend ses écrits comme des enseignements (ce serait une erreur) la corde n'est pas loin.
A propos d'émancipation et pour revenir au sujet initial, quelle possibilité d'émancipation ou d'accès au bonheur propose Murray? A il des références anciennes "classiques" comme Epicure et Epictete? Parce que, et je l'ai trop peu lu pour en être sur, sa prose a une idéologie assez semblable à Houellbecq: "hors la corde rien de salut mais avant je vais vous rappeler votre nullité, monde de merde, tous des cons, ect...".
Ce qui me plais chez Debord, qui est quant même proche de Murray, mais de l'autre coté de l'échiquier politique, ayant comme point commun avec lui de trouver presque tout nul, est qu'il intègre cette possibilité d'émancipation: par l'amitié, par l'amour surtout, et la culture, les promenades ("la géographie poétique d'une ville" dira un de ses amis dans le livre "l'amitié de Guy Debord, rapide comme une charge de cavalerie légère"). Cette émancipation est un point centrale de son oeuvre, point trop souvent négligé, mas il a écrit un livre pour parler uniquement de ce qu'il aime, "panégyrique" chez Gallimard, qui est en plus une leçon d'écriture).
Je crois que ce qui me dérange le plus chez Murray, et qui me le rend irréconciliable, est cette impression qu'il dit que le monde est envahi de gens médiocres, soumis, et recherchant un plaisir fade à bon compte (bon, là encore je contredis pas) mais sans reconnaître que cette inculture, cette servilité et cette violence sont des résultats d'un milieu, d'une éducation. Il refuse selon moi l'"entrée" à ceux qui se la sont vu refuser à leur naissance. Et on retrouve le vieux débat du entre l'inné et l'acquis, qui est selon moi le fondement même des antagonismes gauche / droite en politique française. Le dit débat ne pouvant jamais être tranché d'une façon claire: c'est comme les dangers du cannabis ou le débat sur l'oeuf et la poule: il y a d'excellents arguments des deux cotés.
Pour moi, le VRAI problème de Houellebecq, le profond problème, visible dans son essai "la poursuite du bonheur", c'est qu'il propose la dépression comme mode de vie, et qu'il ne propose pas d'émancipation. Il enferme son lecteur dans un tourbillon défaitiste et, si l'on prend ses écrits comme des enseignements (ce serait une erreur) la corde n'est pas loin.
A propos d'émancipation et pour revenir au sujet initial, quelle possibilité d'émancipation ou d'accès au bonheur propose Murray? A il des références anciennes "classiques" comme Epicure et Epictete? Parce que, et je l'ai trop peu lu pour en être sur, sa prose a une idéologie assez semblable à Houellbecq: "hors la corde rien de salut mais avant je vais vous rappeler votre nullité, monde de merde, tous des cons, ect...".
Ce qui me plais chez Debord, qui est quant même proche de Murray, mais de l'autre coté de l'échiquier politique, ayant comme point commun avec lui de trouver presque tout nul, est qu'il intègre cette possibilité d'émancipation: par l'amitié, par l'amour surtout, et la culture, les promenades ("la géographie poétique d'une ville" dira un de ses amis dans le livre "l'amitié de Guy Debord, rapide comme une charge de cavalerie légère"). Cette émancipation est un point centrale de son oeuvre, point trop souvent négligé, mas il a écrit un livre pour parler uniquement de ce qu'il aime, "panégyrique" chez Gallimard, qui est en plus une leçon d'écriture).
Je crois que ce qui me dérange le plus chez Murray, et qui me le rend irréconciliable, est cette impression qu'il dit que le monde est envahi de gens médiocres, soumis, et recherchant un plaisir fade à bon compte (bon, là encore je contredis pas) mais sans reconnaître que cette inculture, cette servilité et cette violence sont des résultats d'un milieu, d'une éducation. Il refuse selon moi l'"entrée" à ceux qui se la sont vu refuser à leur naissance. Et on retrouve le vieux débat du entre l'inné et l'acquis, qui est selon moi le fondement même des antagonismes gauche / droite en politique française. Le dit débat ne pouvant jamais être tranché d'une façon claire: c'est comme les dangers du cannabis ou le débat sur l'oeuf et la poule: il y a d'excellents arguments des deux cotés.
Fletcher- Messages : 2026
Date d'inscription : 04/03/2010
Age : 39
Localisation : Paris
Re: Philippe Muray
Il faudra peut-être que je persévère dans la lecture de Houellebecq mais j'avais dû me forcer pour terminer Les Particules Elémentaires et son numéro de duettistes avec BHL pour la promo d'Ennemis Publics ne m'avait pas aidé à mieux apprécier le personnage.
En revanche, même s'il est très décrié, j'aime bien Beigbeder. D'ailleurs, je préfère ses oeuvres avec des mises en abîme un peu provocatrices comme L'amour dure 3 ans ou Vacances dans le coma (pas 99 francs) que son dernier opus, Un roman français, très bien écrit certes mais un soupçon ennuyant. On perçoit qu'il souhaitait enfin obtenir une reconnaissance de ses pairs et on a un peu l'impression d'un livre sur commande. Il a quand même atteint son but en décrochant le Renaudot mais d'aucuns prétendent qu'il se voyait déjà avec le Goncourt. Maigre consolation donc.
C'est dommage cette manie des auteurs à inéluctablement aspirer à la respectabilité via l'autofiction et à en modifier leur style en conséquence.
En revanche, même s'il est très décrié, j'aime bien Beigbeder. D'ailleurs, je préfère ses oeuvres avec des mises en abîme un peu provocatrices comme L'amour dure 3 ans ou Vacances dans le coma (pas 99 francs) que son dernier opus, Un roman français, très bien écrit certes mais un soupçon ennuyant. On perçoit qu'il souhaitait enfin obtenir une reconnaissance de ses pairs et on a un peu l'impression d'un livre sur commande. Il a quand même atteint son but en décrochant le Renaudot mais d'aucuns prétendent qu'il se voyait déjà avec le Goncourt. Maigre consolation donc.
C'est dommage cette manie des auteurs à inéluctablement aspirer à la respectabilité via l'autofiction et à en modifier leur style en conséquence.
Re: Philippe Muray
La lecture de Muray me semble beaucoup plus ouverte que celle de Houellbinou, Sa lecture sarcastique et dépressive de la modernité pique notre curiosité et incite au questionnement. Les particules élémentaires sont sans issue, sans excitation ni incitation. Au contraire de Muray, on s'y enfonce sans pouvoir s'en extraire aisément. Je ne connais pas encore Nabe, merci pour la référence.
patchouli- Messages : 109
Date d'inscription : 15/07/2010
Localisation : Paris
Re: Philippe Muray
Promis, la prochaine fois que je passe, je ne l'oublie pasFletcher a écrit:2: @Chaussant: j'ai encore gardé "à gauche" pour toi ce livre de Murray. Fais vite, la poubelle le guette (non, ce serait un total manque de respect pour les arbres abattus).
chaussant- Modérateur
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Date d'inscription : 04/03/2010
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