Gieves & Hawkes devient Hong-Kongais

La filiale menswear du géant hongkongais Li & Fung, Trinity, a annoncé hier qu'il rachetait le plus iconique des tailleurs britanniques, Gieves & Hawkes, dont il était le licencié historique en Asie, pour près de 72,7 millions d'euros. Un scénario presque identique à celui du rachat de Cerruti par Trinity en 2010.

Le groupe Trinity, basé à Hong Kong et spécialiste du menswear haut de gamme en Asie, opère déjà la griffe Gieves & Hawkes à travers toute la Chine continentale via un réseau de plus de 100 boutiques, entre autres points de vente. « Le rachat de Gieves & Hawkes entre dans notre stratégie d'acquisition de marque de luxe à fort héritage et l'exploitation de licences sur le long terme, a déclaré Wong Yat Ming, Group Managing Director de Trinity. Nous nous engagons dans le développement de la valeur de marque de Gieves & Hawkes et sa croissance internationale en nous appuyant sur les bases que Trinity a déjà fondées à travers l'Asie ».

Au Royaume-Uni, Gieves & Hawkes aurait accusé des pertes sur ses deux précédents exercices en 2009 et 2010, selon la presse spécialisée. Son flagship historique (photo), logé au numéro 1 de Savile Row, a été vendu en septembre 2011, ainsi que sept concessions Gieves & Hawkes dans les grands magasins House Of Fraser, selon un article du Sunday Times. Il y a un mois, enfin, le CEO britannique de Gieves & Hawkes, John Durin, quittait les fonctions qu'il occupait depuis deux ans.

Sans doute la plus iconique des enseignes de Savile Row, Gieves & Hawkes a habillé l'armée et la marine du royaume britannique, mais aussi les stars (les vestes brodées de Michael Jackson, c'est eux) et les têtes couronnées (les princes William et Harry) avec son sur-mesure. Aujourd'hui, l'activité "bespoke" représenterait seulement 20 % de son chiffre d'affaires, le reste étant assuré par le prêt-à-porter.

Florent Gilles

Prince Sernine a écrit:Le groupe Trinity, basé à Hong Kong et spécialiste du menswear haut de gamme en Asie, opère déjà la griffe Gieves & Hawkes à travers toute la Chine continentale via un réseau de plus de 100 boutiques, entre autres points de vente.

Sybarite a écrit:C'était mésestimer les chinois qui sont riches et loin d'être idiots : une fois leur position assise, ils n'ont plus qu'à remonter la chaîne de valeur.