cornette
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cornette
Que nenni, la cornette que je souhaite évoquer ici n'a rien à voir ni avec la coiffure des religieuses, ni avec les pâtes de nos amis suisses (en France, on appelle cela des coquillettes) ! Il sera donc question de la cornette du chemisier, sorte de couteau...
La tentation de faire le malin, n'est possible qu'avec la complicité érudite de laliquette dont vous connaissez certainement le blog consacré à la chemise sur mesure ( http://lavraiechemisesurmesure.blogspot.com ; je vous le recommande chaudement, une vraie mine d'or...)
Pour faire nos chères chemises, le coupeur utilise les ciseaux pour découper le corps de la chemise mais pour les cols et poignets, il utilise une cornette qui permet un coupe très précise.
Je vous laisse à la prose documentée que laliquette a bien voulu m'adresser en réponse à une des mes nombreuses interrogations :
" ... Effectivement elles servent à couper les cols et les poignets, mais aussi les pièces d’épaule.
Les chemises peuvent se couper par 6 à la fois ce qui représente 12 morceaux (2 devants, 2 dos (morceaux doubles) et 2 manches.
Ceci est réalisable au ciseau.
Tandis que les cols, les poignets, et les pièces d’épaule sont double et représentent 24 morceaux (4 poignets, 4 cols et 4 épaules (morceaux doubles)
Il en va de même pour les triplures et/ou thermos
Ce qui n’est pas réalisables au ciseau pour avoir une coupe précise.
Alors pour se faire on coupe « à la cornette ».
On ne trace pas, on coupe directement au bord du patron maintenu par des poids et par la main qui se positionne au ras de la lame.
Inutile de vous dire qu’on ne coupe pas après un « repas bien arrosé ».
Tous les coupeurs, dans les débuts se sont balafré au mois un doigt avec plus ou moins de gravité... ...
Et moi aussi, et j’ai encore la cicatrice après 35 ans
Les cornettes sont affûtées comme des rasoirs et chaque coupeur a sa pierre à aiguiser dont il se sert avant chaque coupe.
De plus, les coupeurs disposent d’une planche pour couper et ne pas détériorer la table.
Les planches que nous avions chez Lanvin étaient en okoumé en bois debout, c'est-à-dire pas dans le sens du bois, mais comme si le tronc était coupé en rondelles. Quand les planches étaient usagées à force de coupes, on les donnait à poncer pour avoir une surface bien plane. Si les planches étaient usagées des équilles de bois se mêlaient au tissus. Parfois les ouvrières ne s’en apercevaient pas et on se retrouvait avec une petite particule de bois à l’intérieur d’un col. En terme de métier lorsqu’il y a un objet qui se glisse à l’intérieur d’un col ou de poignets on appelle cela « un poisson ». Et on recoupe !
Et les ouvrières râlent et les coupeurs aussi chacun rejetant la faute sur l’autre.
Pour conclure ce long sujet (que je suis bavard !) sur les cornettes, je dirai qu’il en existe de différentes tailles.
La plus grosse d’entre elle s’appelle une trancheuse avec une lame très large servant principalement pour les lignes droites (poignets par exemple)
Les autres avec de petites lames courtes et pointues servent pour les courbes (échancrure d’épaules ou bout de bandes de cols). Chacune ayant son utilité.
Les cornettes ne se fabriquent plus, à ma connaissance depuis longtemps et chaque coupeur rachetait celles d’un ancien qui partait en retraite.
Ce que j’ai fait. Et comme on est un peu superstitieux dans le métier, celui qui achetait donnait à l’autre une pièce en argent (1Fr ou 5Fr à l’époque) pour ne pas disait-on couper l’amitié.
Mais qui aujourd’hui est capable de se servir de cornettes ? Qui coupe encore comme cela ? Je serai curieux de le savoir."
Il apparaît également que les cravates soient coupées au couteau chez quelques faiseurs...
source : http://www.drakes-london.com/bespoke-ties.php
La tentation de faire le malin, n'est possible qu'avec la complicité érudite de laliquette dont vous connaissez certainement le blog consacré à la chemise sur mesure ( http://lavraiechemisesurmesure.blogspot.com ; je vous le recommande chaudement, une vraie mine d'or...)
Pour faire nos chères chemises, le coupeur utilise les ciseaux pour découper le corps de la chemise mais pour les cols et poignets, il utilise une cornette qui permet un coupe très précise.
Je vous laisse à la prose documentée que laliquette a bien voulu m'adresser en réponse à une des mes nombreuses interrogations :
" ... Effectivement elles servent à couper les cols et les poignets, mais aussi les pièces d’épaule.
Les chemises peuvent se couper par 6 à la fois ce qui représente 12 morceaux (2 devants, 2 dos (morceaux doubles) et 2 manches.
Ceci est réalisable au ciseau.
Tandis que les cols, les poignets, et les pièces d’épaule sont double et représentent 24 morceaux (4 poignets, 4 cols et 4 épaules (morceaux doubles)
Il en va de même pour les triplures et/ou thermos
Ce qui n’est pas réalisables au ciseau pour avoir une coupe précise.
Alors pour se faire on coupe « à la cornette ».
On ne trace pas, on coupe directement au bord du patron maintenu par des poids et par la main qui se positionne au ras de la lame.
Inutile de vous dire qu’on ne coupe pas après un « repas bien arrosé ».
Tous les coupeurs, dans les débuts se sont balafré au mois un doigt avec plus ou moins de gravité... ...
Et moi aussi, et j’ai encore la cicatrice après 35 ans
Les cornettes sont affûtées comme des rasoirs et chaque coupeur a sa pierre à aiguiser dont il se sert avant chaque coupe.
De plus, les coupeurs disposent d’une planche pour couper et ne pas détériorer la table.
Les planches que nous avions chez Lanvin étaient en okoumé en bois debout, c'est-à-dire pas dans le sens du bois, mais comme si le tronc était coupé en rondelles. Quand les planches étaient usagées à force de coupes, on les donnait à poncer pour avoir une surface bien plane. Si les planches étaient usagées des équilles de bois se mêlaient au tissus. Parfois les ouvrières ne s’en apercevaient pas et on se retrouvait avec une petite particule de bois à l’intérieur d’un col. En terme de métier lorsqu’il y a un objet qui se glisse à l’intérieur d’un col ou de poignets on appelle cela « un poisson ». Et on recoupe !
Et les ouvrières râlent et les coupeurs aussi chacun rejetant la faute sur l’autre.
Pour conclure ce long sujet (que je suis bavard !) sur les cornettes, je dirai qu’il en existe de différentes tailles.
La plus grosse d’entre elle s’appelle une trancheuse avec une lame très large servant principalement pour les lignes droites (poignets par exemple)
Les autres avec de petites lames courtes et pointues servent pour les courbes (échancrure d’épaules ou bout de bandes de cols). Chacune ayant son utilité.
Les cornettes ne se fabriquent plus, à ma connaissance depuis longtemps et chaque coupeur rachetait celles d’un ancien qui partait en retraite.
Ce que j’ai fait. Et comme on est un peu superstitieux dans le métier, celui qui achetait donnait à l’autre une pièce en argent (1Fr ou 5Fr à l’époque) pour ne pas disait-on couper l’amitié.
Mais qui aujourd’hui est capable de se servir de cornettes ? Qui coupe encore comme cela ? Je serai curieux de le savoir."
Il apparaît également que les cravates soient coupées au couteau chez quelques faiseurs...
source : http://www.drakes-london.com/bespoke-ties.php
Re: cornette
Quid de son actualite ? S'est-il relance dans le domaine de la chemise sur mesure, seul ou avec la societe parisienne avec laquelle il etait en contact ?
Sur le LondonLounge, quelques personnes (ou une seule, le boss ?!) precisent avoir des chemises realisees par P.D. mais je ne sais pas s'il s'agit du temps Lanvin ou d'une periode post-Lanvin.
Sur le LondonLounge, quelques personnes (ou une seule, le boss ?!) precisent avoir des chemises realisees par P.D. mais je ne sais pas s'il s'agit du temps Lanvin ou d'une periode post-Lanvin.
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