Courrier des lecteurs

Cher Oncle Sherlock,

Je vous écris car je suis désepéré, voici ce qui m'arrive. Ce matin en partant de chez moi, je me suis aperçu, en me regardant dans le miroir de l'ascenseur, que la cravate que j'avais choisie n'allait pas du tout avec ma pochette. Etant quelque peu en avance, je suis remonté à la maison pour en changer. En entrant dans l'appartement, j'ai entendu du bruit dans la chambre, et là j'ai trouvé ma femme au lit avec notre voisin de pallier. Je ne sais plus quoi faire, je suis absolument désemparé.

Henri Golant (fidèle lecteur)

Cher Henri,

Voici à l'évidence une situation qui doit être prise au sérieux, il convient en effet de ne pas traiter à la légère une chose aussi grave. Le plus simple est évidemment de choisir soigneusement ses vétements la veille au soir pour éviter de se tromper lorsqu'on s'habille le matin. Prenez soin également d'assortir les couleurs à la lumière du jour, les éclairages artificiels sont souvent trompeurs. Enfin, puis-je vous suggérer de glisser une ou deux autres pochettes de teintes différents dans votre serviette, afin d'éviter à l'avenir ce genre de désagrément.

Bien à vous

Oncle Sherlock

Hihi!! Bravo! Un mélange harmonieux de chap manifesto et de A votre écoute, coûte que coûte.

Surcouf a écrit:Hihi!! Bravo! Un mélange harmonieux de chap manifesto et de A votre écoute, coûte que coûte.

C'est amusant que tu écrives ça, car j'occupe actuellement mes interminables journées à rester allongé en relisant tous mes Chap Magazine, j'ai presque toute la collection :-)

Bravo


L'inutile et le superflu sont plus indispensables à l'homme que sa femme le nécessaire - Barjavel

amator a écrit:L'inutile et le superflu sont plus indispensables à l'homme que sa femme le nécessaire - Barjavel

Joindre le futile à l'agréable, telle est ma devise

Cher Oncle Sherlock,

Je vous écris car je suis désemparé, voici ce qui m'arrive. Ce matin, en me rendant chez l'un de mes patients, je me suis pris le pied dans une liane, j'ai glissé et j'ai écorché le bout dur de ma bottine sur mesure de chez Lobb. L'entaille est assez profonde et un petit morceau de cuir a été arraché. Je ne sais plus quoi faire, je suis absolument désespéré.

Docteur Livingsoon (lecteur fidèle et attentif)

Cher Docteur,

Cette entaille est hélas irrémédiable, je vous conseille donc de boire.

Outre le Gin Tonic, qui a pour vertue de contribuer à éradiquer la malaria, grâce à la quinine contenue dans le Tonic, si vous préférez le gin pur, je vous conseille plus particulièrement deux marques. Le premier est le Bombay Sapphire, excellent alcool, superbement embouteillé dans un élégant flacon bleu pale, qui plus est. Il était, parait il, la boisson préférée de sa grâcieuse majesté la Reine Victoria.



Le second est quasi-inconnu dans nos contrées hostiles, il mérite pourtant d'être découvert. Il s'agit du Hendrick's, qui, outre les habituelles décoctions de Genièvre, de coriandre et de zestes de citron, est parfumé aux pétales de rose et au concombre.



Oncle Sherlock

C'est excellent, continue !

Magnifique!

et un pink gin, un !

Merci la foule :-)

Je vais essayer de vous en faire d'autres comme ça de temps en temps (je n'ose promettre un par jour, je ne tiendrai pas le rythme).

Rien ne vous empêche de tenter vous même l'exercice

Excellent!

j'adore le hendricks on peut le trouver à lyon chez notre caviste préféré

rien à voir avec l'immonde gordon qui nous a fait tant mal à la tête lors de nos soirées étudiantes.

nice a écrit:j'adore le hendricks on peut le trouver à lyon chez notre caviste préféré

rien à voir avec l'immonde gordon qui nous a fait tant mal à la tête lors de nos soirées étudiantes

C'est effectivement un des deux seuls gins de dégustation que je connaisse, les autres étant, au mieux, de gins de cocktail, voire des gins de caniveau...

De plus, je vous incite très vivement à visiter le superbe site du gin Hendricks, qui est un petit chef d'oeuvre d'humour déjanté, qui n'est pas sans rappeler les génériques des Monthy Python, créés par le génial Terry Williams -> http://www.hendricksgin.com/

Excellent Sherlock

Au sujet du Gin, je me suis justement demandé s'il en existait des mieux que les autres (de dégustation donc) me voilà renseigné

LeMonarque a écrit:Au sujet du Gin, je me suis justement demandé s'il en existait des mieux que les autres (de dégustation donc) me voilà renseigné

Ca peut effectivement être une des orientations de cette rubrique, parler de choses que nous aimons, sous une forme un peu loufoque

génial ce courrier des lecteurs

quant au Bombay Sapphire, il est tellement excellent qu'on peut le boire sec et sans glace comme je l'avais fait il y a quelques années dans le parc d'Amboseli en regardant le Kilimandjaro : sans doute un des meilleurs accord possible

excellent sherlock!! continue
je plussoie pour le gin mais je ne connaissais pas la deuxième maison, merci pour l'info sherlock!

Cher Oncle Sherlock,

Je vous écris car je suis désepéré, je dois en effet me marier dans un mois, et je ne sais absolument pas ce qu'il faut que je procure en vue de cet évenement. Je ne sais plus quoi faire, je suis absolument dépourvu de toute idée précise quand à ce qu'un homme élégant doit avoir en cette occasion.

Léo de Hurlevent (éjaculateur mondain, danseur précoce)

Cher Léo,

Je comprends votre désarrois, et nous allons essayer ensemble d'y remédier. La chose la plus importante qu'il faut vous procurer avant le mariage est une femme, et ceci pour deux raisons.

La première est qu'un mariage est un peu comme un duel ou un accident : il faut être deux, plus les témoins.

La seconde est que le mariage entre hommes est pour le moment interdit dans notre pays, sans compter que ceci ne correspond peut être pas à vos goûts.

Bien à vous,

Oncle Sherlock


P.S. Quant aux conseils vestimentaires propres à cette occasion, vous trouverez tout plein de réponses adaptées sur un forum concurrent.

Cher Oncle Sherlock,

Nous vous écrivons, mon frère et moi, car nous sommes terriblement angoissés. En effet, nous ne savons absolument pas pour qui voter à l'occasion des prochaines élections présidentielles. N'ayant ni intérêt ni culture politique, nous ne savons pas comment voter utilement. Nous ne savons pas quoi faire, nous sommes absolument désemparés.

Alain et Alex Térieur (jumaux)

Cher Alain, Cher Alex,

La question est effectivement d'importance. Puisqu'il est naturellement hors de question de se baser sur quelque chose d'aussi futile qu'un programme politique pour désigner un chef d'Etat, nous devons nous reporter tout naturellement sur l'élégance des candidats.

Et c'est là que le bât blesse (the collar is hurting) : les candidats en question ne se distinguent guère par leur élégance. Monsieur Sarkozy se remarque surtout par ses costumes trop grands pour lui, alors que Monsieur Hollande n'est guère mieux habillé, même si ses costumes sont à sa taille.

Puisqu'il est important de garder les idées claires lors de ce scurtin, il convient de ne pas boire.

Pourquoi ne pas en profiter pour découvrir la délicieuse Limonade Victorienne de Monsieur Fentimans ?



Il s'agit d'une boisson saine et rafraichissante, soigneusement confectionnée par brassage, un peu comme une bière.

Je vous laisse découvrir les autres produits de Monsieur Fentimans dans son prospectus de réclame -> http://www.fentimans.com/range.php

sherlock a écrit:
Alain et Alex Térieur (jumaux)

MDR

Merci pour ces instants de franche rigolade !!

Cher Oncle Sherlock,

Je vous écris car je suis désespérée, voici ce qui m'arrive. La semaine prochaine, c'est l'anniversaire de mon père, or je ne sais absolument pas quoi lui offrir. Comme j'adore mon papa à moi, je souhaite lui faire un présent qui soit à la fois utile et beau, dont il se souviendra. Je ne sais plus quoi faire, je suis en plein désarrois.

Sophie Sonssec (lectrice gourmande)

Chère Sophie,

Rien n'est plus simple que de faire utilement plaisir au cher auteur de vos jours : offrez lui de quoi prendre soin de ses moustaches.

Il lui arrive de se réveiller le matin avec les moustaches en désordre ? Il lui faut impérativement un filet à moustache (snood, ou encore « moustache fillet » en anglais).



Il pourra ainsi dormir sur ses deux oreilles, ou dans toute autre position qui lui siéra, sans pour anutant porter atteinte au bel ordonnancement de sa pilosité nasale.

Pensez aussi à lui procurer de la cire à moustaches. Il est existe de délicatement parfumées, au bois de santal, à la lavande, ou encore le Ylang Ylang, comme l'excellent produit du Captaine Fawcett.



Ainsi, lorsque vous déposerez un respectueux baiser sous la joue parcheminée du bon vieillard, sentirez-vous le délicat parfum qui l'accompagne tout au long du jour,



Si il ne porte pas de moustaches, vous aviserez.

Bien à vous

Oncle Sherlock

Cher Oncle Sherlock,

Je m'adresse à vous depuis le fin-fond du gouffre de désespoir dans lequel m'a jeté le comportement de mon mari. Depuis qu'il a découvert EGP, il passe ses soirées à en lire chaque topic, depuis le plus ancien jusqu'au dernier en date. Vêtue de ma plus belle nuisette, dont la bretelle gauche glisse négligement de l'épaule, je me présente dans l'embrasure de la porte pour lui sussurer "Tu viens, chéri ?" d'une voix douce et avenante, qui pressage d'une fin de soirée des plus animées et agréables. Hélas ! Il me répond d'un grognement incompréhensible, sans détourner le regard de son écran bleuté.

Le week-end venu, j'émerge de mon sommeil trouble de femme négligée dans un lit à moitié vide et à moitié froid. Je réajuste la nuisette, avec la bretelle droite glissant négligement de l'épaule (la bretelle gauche, c'est juste pour le soir) et me présente dans l'embrasure de la porte du bureau. Mon mari est là, devant l'ordinateur, en train d'écumer les topics d'EGP et, de plus en plus fréquement, d'y répondre. Insensible à mes appels, il consent tout juste à me rejoindre pour le petit-déjeuner, au long duquel il va me parler d'une quelconque marque découverte sur le forum, des nouveaux accords de couleur qu'il compte essayer dès que possible, ou d'autres sujets qui semblent le passionner beaucoup, mais alors vraiment beaucoup plus que ma personne.

Le petit déjeune terminé, je n'ai plus qu'à débarrasser la table et à remplir le lave-vaisselle : mon mari est déjà sous la douche, a faire mousser un gel découvert grâce à EGP, et à établir mentalement l'ordre du jour. Il ressort, tout guilleret, me prend la main en me fixant d'un regard de braise, et me sussure de sa voix à la fois douce et virile : "Alors, chérie, on va voir ce nouveau magasin Boggi ?" Le week-end ne fait que commencer.

Je vous fais grâce de la suite, car, avec l'intelligence qui vous carracterise et vous vaut mon admiration profonde, vous comprenez que mon mari n'est plus que "narcisseries" et "sartorialités", du matin au soir, sept jours sur sept, et trois cents soixante-cinq jours par an. Il ne reste plus aucune place pour moi dans son coeur et dans son esprit, encombrés qu'ils sont par les marques de chaussures et de vêtements.

Bref, cher Oncle Sherlock, vous seul pouvez me comprendre et certainement m'aider ; je vous en supplie, donnez-moi un conseil, dites-moi ce que que pourrais faire, et comment ! S'il vous plaît !

Avec beaucoup d'éspoir et une grande reconnaissance anticipée,

Polly Kollor
36 rue Tabaga
75021 Paris

Chère Polly,

Votre mari semble atteint d'une affection bénigne, mais hélas sans remède définitif connu : l'egépéite chronique.

C'est une maladie dont vous décrivez parfaitement les symptômes, consultation compulsive des forums d'élégances et des sites de marques de luxe, obséssion calcéo-vestimentaire, etc...

En attendant une phase de rémission (on ne guérit jamais totalement de l'egépéite), puis-je vous suggérer, afin de répondre à votre légitime soif d'affection, de prendre un amant. Ou deux, ou trois.

Il m'apparaît que le bon choix serait le suivant : un amant de soixante ans pour le fric, un amant de quarante pour le fric, et un amant de vingt pour le choc !

Veillez cependant à observer la plus grande discrétion dans vos ébats, car si avoir un amant est généralement assimilé à de l'amour, et deux à du tempérament, à partir de trois, ça devient un véritable fond de commerce.


Bien à vous

Oncle Sherlock

Chère Polly,

Trois cent soixante cinq jours par an, dites-vous ?

Réjouissez vous, cette année 2012 compte un jour de plus... Voilà votre mari tout a vous pendant 24 heures!

Par bonté et respect, nous ne compterons pas la "journée de la femme", qui n'est là que pour souligner le caractère pathogène du chromosome X surnuméraire (seules les hommes sont porteurs sains). Oublions donc la journée de la déportation, la journée des lépreux etc.

Bon 29 février à vous!

(mon conseil, ce jour là soyez nue et offerte, négligez ce négligé!. Vous vous souviendrez de ce jour pendant encore 4 ans!)

Cher Oncle Sherlock, cher Chope Man,

Merci beaucoup pour vos réponses. Comme souvent dans le cas des conseils donnés par des étrangers, je n'ai pas obtenu de solution à mes problèmes, mais vous m'avez conforté dans une décision que je refusais d'envisager : quitter cet espèce de narcissique égoncentré sartoriopathe qu'est devenu mon époux. Etant encore jeune et belle, avec une longue frustration à oublier, je me mets de ce pas à la recherche d'une relation stable qui me permettra d'oublier ce premier et douloureux échec.

J'aurais bien jeté mon dévolu sur l'Oncle Sherlock, mais ce serait incestueux, et puis il vit en Angleterre, pays qui ne m'intéresse pas trop. Chope Man aurait été une solution nettement plus envisageable, mais son grand âge et son lieu de résidence en banlieue Est l'ont disqualifié définitivement.

Merci encore, gentlemen !

Polly Cromatiq, future ex-Kollor

Bravo pour le courrier sur les moustaches sur lequel je me suis autant instruit que j'ai ri !
Bravo aussi Andrei pour avoir joué le jeu

Hello there,

Je ne regrette pas d'avoir lancé ce fil de discussion loufoque, car il nous vaut déjà quelques perles.

Continuons, Messieurs, portons haut le drapeau de l'élégance brindezingue et de la sartorialité hurluberlue !

Peste soit fait du bon sens ordinaire, de l'achat raisonnable et autres "bon rapport qualité/prix"

Cher Oncle Sherlock,

Je vous écris car je suis désespéré, j'ai trop de travail, le temps file sans que j'ai le loisir de profiter un peu de la vie. J'aimerais arriver à trouver ne serait-ce que quelques heures par semaine pour pouvoir me consacrer un peu à mes diverses passions. Je ne sais plus quoi faire, je suis absolument désemparé.

Marcel Kébir (lecteur préssé)

Cher Marcel,

Je comprends d'autant plus aisément votre désarrois que je suis moi même fort occupé à répondre au courrier des lecteurs. C'est pourquoi j'ai décidé de vous offrir six à sept heures de vie en plus.



Retenez bien que dans "Le meutre de Roger Acroyd", c'est le Docteur Sheppard l'assassin. Ainsi, ceci vous dispense de lire cet excellent roman, vous permettant de passer le temps que vous eussiez consacré à cette lecture pour faire autre chose.

Pourquoi ne pas en profiter pour étudier la différence entre les diverses sortes de "breeches" (ou "brikes" ce pantalon court qui arrive à mi jambe, l'équivalent de la "culotte" française d'ancien régime.

Il existe en trois longueurs différentes, le "plus two", le "plus four" et le "plus eight". Ceci fait référence à la longueur au dessous du genoux (plus deux pouces au dessous de la pliure du genou, soit cinq centimètres, etc...)



Les deux premiers sont plutôt des vétements de chasse alors que le dernier est traditionnellement considéré comme un pantalon de golf, encore que dans les années 30, c'était plutôt le plus four qui était de mise.



Bien à vous

Oncle Sherlock

Cher Oncle Sherlock,

Je vous écris à la va-vite, avant que la pause-déjeuner ne prenne fin, pour vous soumettre une requête un peu spéciale. Vu le grand âge affiché dans votre profil (1 000 ans, ce n'est pas donné à tout le monde) et le nombre très élevé de messages que vous avez publié sur EGP, je me suis dit que vous avez vos accointances auprès des administrateurs du forum, et que ceux-ci vous prêtent une oreille atentive ne serait-ce que de temps à autre.

Venons-en aux faits : je suis soumis à l'influence maléfique d'un certain Raymond Chabichou, membre de notre forum et accessoirement (ou plutôt malheureusement) collègue de bureau et ami dans la vie. Narcissique et sartorialiste jusqu'au bout des ongles, il pratique une élégance outrancière, et m'y convertit perfidement, lentement et sûrement. Je fus d'une élégance nonchalante ; depuis peu, je ne conçois plus de porter des boutons de manchettes non-assortis à la cravate, exactement comme RC. J'achetais mes costumes chez Bruce Field ; depuis plusieurs années, je ne me fournis plus que chez Bennavita et Attelson, exactement comme RC (on fait quand-même attention à ne pas avoir les mêmes costumes, ça risquerait de jazer sinon). J'écrivais sans trop alambiquer, avec des phrases plutôt courtes, signes de dynamisme et preuve d'un esprit vif ; me voici commettre d'interminables et préciseuses phrases proustiennes, en attendant de parler de moi à la 3e personne, exactement comme RC. J'arrête là les exemples : il est impensable de vous infliger une telle torture psychologique jusqu'au bout.

Bref, ma vie est devenue un vrai enfer. Ma femme, pourtant très élégante, me charrie lorsque je m'arrête devant les vitrines des magasins de chaussures ou vêtements ; les collègues, pourtant loin d'être mal habillés, font des paris sur mes mises du lendemain... Pendant que je suis encore conscient des ravages du prosélytisme de cet individu, je demande votre aide, cher Oncle Sherlock. De grâce, intervenez auprès des admins pour qu'ils re-banissent RC quelques jours de plus ! Notre mission se termine la semaine prochaine, et dès le 1er mars on sera certainement chacun chez un autre client ; mais, pour mon salut, je ne dois pas le croiser tout de suite sur EGP ! Pour soutenir la démarche, je suis prêt à toutes les bassesses : vous livrer les initiales de son vrai nom et prénom, les deux dernières chiffres de son numéro de téléphone, publier une photo de profil de sa Peugeot 406, etc.

Cher Oncle Sherlock, il faut que je retourne travailler, donc j'abrège. Si jamais vous ne pouvez pas obtenir une suspension supplémentaire dudit individu, pourriez-vous au moins me donner quelques conseils pour m'aider à échapper à son influence ? Avec beaucoup de reconnaissance anticipée, je vous exprime ma haute estime en vous saluant bien bas.


A.C. (qui en a assez)

C'est demandé si gentiment... comment ne pas dire oui?

Cher Andrei,

Je comprends aisément votre demande, tant les risques de complication de votre egépéite sont réels. Cependant, vous surestimez grandement mes relations avec les grands manitous de ces lieux, je ne suis qu'un humble préposé au courrier. Je n'ai donc absoument pas le pouvoir de bannir l'horrible Chabichou.

Permettez moi cependant un conseil : lorsque cet abomifreux aura cessé d'être un quotidien tourment pour votre équilibre financier, tentez d'espacer vos visites sur le forum, ceci afin de tenter de juguler aussi votre compulsion élégantiste.

Vous pourrez même mettre à profit le temps ainsi gagné pour lire le délectable "Around the world in eighty martinis" (le tour du monde en quatre vingt martinis) des sieurs Gustav Temple et Vic Darkwood.



Ce délectable ouvrage saura à la fois vous instruire et vous amuser, vous captivant par le récit des deux héros traversant maintes contrées pittoresques, toujours à la recherche du martini parfait, vous détournant en cela de l'horrible tentation chabichesque.

Il vous aidera à remplacer cette addiction haïssable par la consommation régulière de Martini, boisson saine et revogorante, qui vient si habilement compléter celle des gins dons nous faisions l'éloge dans ces lignes voici quelques jours.

Bien à vous

Oncle Sherlock

Cher oncle Sherlock, je vous écris en proie au doute.

Ayant quelques principes d'élégance je m'applique dans ma vie quotidienne à me faire paraître charmant et m'embellir, dans ce but bien humain de plaire à la gente féminine.
Savoir être chic et décontracté est un art délicat, je m'y essaye avec un certain succès, le noeud papillon qui vous est cher est associé au T Shirt Tati, et j'aime combiner les souliers de qualités, cirés comme il se doit avec un pantalon de sport, je m'assure ainsi de paraitre sérieux sans en faire trop, et ainsi garder un certain naturel que ce soit dans son comportement ou dans la tenue.
Je porte attention à ma coiffure par exemple, pour leur assurer une tenue naturelle et un éclat certain, je ne les lave qu'une fois les semaines impaires. J'évite ainsi tout épi disgracieux et leur confère une brillance naturelle des plus impressionantes. Mon hygiène est toujours irréprochable évidemment, je prend soin de moi, mais avec soucis du détail, je préserve certaines zones pour le côté muscé et viril qui plait tant au sexe opposé, mélangé au parfum, la combinaison est redoutable pour faire tourner les têtes de ces dames.
Des lunettes à verres non amincis complètent un tableau idyllique pour montrer que je ne suis pas qu'une personne d'apparence mais que j'aime aussi parler culture lors d'un rendez vous, je suis mélomane et je lisais encore récemment dans Entrevue les déclarations de l'artiste Rohff tout à fait passionanntes. Passion assez masculine, je confesse un penchant certain pour l'automobile et les chefs d'oeuvre de l'automobile francaise, mais j'évite toute conversation sur la Bugatti Royale coupé Napoléon ou la Peugeot 406 dont je pourrais parler pendant des heures.

Malgré tous ces efforts, ce soucis du détail et mon désir de plaire, mes succès sont pour l'instant mitigés, je me sens interdit devant certains refus, est-ce la peur de trouver le grand amour qui fait réagir ainsi, un homme trop parfait à leurs yeux? Souvent même sans engager la conversation je sens un malaise, je concois le coup de foudre mais comment ne pas transformer ce signe d'amour en gêne.

Benjamin Cuquicratte
6 Avenue de l'Echaudée
78112 FOURQUEUX

Cher Oncle Sherlock,

Merci pour vos conseils. Vous m'avez ouvert des perspectives nouvelles. Je m'engagerai donc à fond de train sur la voie que vous m'avez indiquée.

Mon foie tiendra le coup. Ou pas.

Salutations reconnaissantes,

AC

Cher Benjamin,

Loin de moi la prétention de vous donner des conseils à la place d'Oncle Sherlock. Son expertise en psychologie et sartoralitude est et sera à jamais inégalable. En toute modestie, je vous fais juste remarquer que vos tenues manquent un peu d'audace. Repousser les limites vous permettra certainement de ratisser plus large parmi celles qui cherchent un gentleman digne de ce nom.

Des chaussures John Lobb vernies, portées avec un short et un haut de survêtement (le sweat-shirt est trop connoté eighties) feraient un effet boeuf. Ne négligez pas l'harmonie des couleurs : les chaussures noires vont à merveille avec un short blanc ; pour faire sartorial, le haut de survêt sera noir, couleur par essence distinguée. Portez le tout avec des chaussettes mi-longues roses, fuschia ou lavande (la couleur, pas l'odeur) : l'effet sobre du noir en sera rehaussé, et l'effet de pureté du short blanc aussi.

Ceci n'est qu'un exemple. Je laisse donc l'Oncle Sherlock vous prodiguer ses conseils d'expert.

Cordialement,

AC

Cher Benjamin,

Excusez tout d'abord le retard mis à vous répondre, la faculté de médecine envisageant sérieusement de m'accueillir en son sein (dans un bocal de formol ).

Je suis aussi surpris que vous que vos efforts en matière d'hygiène et d'élégance ne soient pas couronnés par une conquête amoureuse aussi désirée que méritée. J'imagine pourtant que vous ne relachez pas vos efforts.

Bientôt, à n'en point douter, une ravissante ingénue, prenant aussi soin que vous de sa personne, viendra combler vos rêves les plus doux. Imaginons la, délicatement parfumée du juste parfum de l'effort accompli, vétue de splendides atours griffés Tati ou prisunic...

En attendant ce jour béni, puis-je vous suggérer de prendre patience, en visionnant, outre quelques films spécialisés, du genre de ceux que la morale réprouve mais que les hormones exigent, l'excellent "Passeport pour Pimlico".



Pur produit des studios Ealing (Kind Hearts and Coronets, récemment chroniqué par Sirine, mais aussi Whisky galore, Ladykillers, etc.) passport to Pimlico narre les aventures d'un quartier de Londres dont on découvre fortuitement qu'il appartient en fait aux descendant du Duc de Bourgogne, ce qui en fait un Etat indépendant, en plein coeur de la capitale britannique.

S'en suivent de drôlatiques aventures que je vous laisse découvrir, ce qui trompera agréablement votre attente de l'âme soeur.

Bien à vous

Oncle Sherlock

@Andrei Caudray
Merci cher Andrei, peut être que l'audace évitera la crispation et la peur du coup de foudre.

@ Sherlock:
Ha Dieu vous garde cher oncle Sherlock. L'humour est une arme que j'avais laissé de côté, et il m'aidera doublement pour mieux me sentir et détendre les atmosphères sulfureuses de mes rencontres.
Encore merci Oncle Sherlock

Benjamin

Cher Oncle Sherlock,

Je vous écris car je me ronge les sangs en regardant mes souliers.
En effet à chaque fois que j’achète une paire de souliers et quel qu’en soit le prix, dès que je les portes, un pli se forme sur la chaussure !!!! Quelle est l’explication de ce phénomène ? Ma femme pense que je me suis encore fait avoir. Je vous en supplie Docteur, secourez-moi !

EDIT : mon collègue me dit que c'est parce que je plis les pieds en marchant...j'essaye donc de marcher sans plier les pieds et ça n'est facile...

Jacques-André LEJOURÉ-LANUIT

Cher oncle Sherlock,

Je vous écris car je suis désespéré : comme j'avance en age et que je suis prévoyant, je commence à préparer mon dernier voyage.
N'ayant dans l'existence du paradis qu'une confiance bien limitée et exprimant quant à la survie après la mort plus que quelques doutes légitimes, je vous demande donc des conseils sur la façon de rester élégant même pour ce dernier voyage.
Je ne sais plus quoi faire, je suis absolument désemparé.

Eugène Itoire

Cher Eugène,

O combien je comprends votre tourment !

Si le sérieux légendaire de cette rubrique ne me l'interdisait, je vous conseillerais bien d'aller vous faire tailler un dernier posthume dans une boutique de la place Fantôme, mais je ne saurais bien évidemment me résoudre à un aussi pâle expédient, dont la facilité nous rabaisserait à ce que l'on peut lire sur les forums.

C'est pourquoi je ne me hasarderai pas à vous donner quelque conseil que ce soit sur ce sujet délicat et si personnel.

Pourquoi ne pas passer les quelques moments qui vous restent à vivre en visionnant cet excellent petit film nommé  « l'anglais qui gravit une colline mais descendit une montagne » qui, bien que tourné récemment, rappelle si agréablement les films des studios Ealing des années 50, comme « Passport pour Pimlico », dont j'ai déjà vanté les mérites dans ces colonnes.



Bien à vous, n'oubliez pas de me faire parvenir un faire part.

Oncle Sherlock

quelle funeste drôlerie  

J'avais vu ce film à sa sortie dans ma tendre jeunesse, une belle histoire!  

Cher Oncle Sherlock,

Je vous écris car je suis désespéré. J'échange d'habitude avec des gens de goûts sur un forum consacré à l'élégance sous toutes ces formes.

Alors que d'habitude, les propos sont courtois et ampli du respect d'autrui, là, subitement, sans crier gare, voilà qu'ils n'échangent que propos fielleux et aigres doux, sur un fil de discussion consacré d'habitude aux belles automobiles.

Je ne sais plus quoi faire, je suis absolument désemparé.

Matt Makaiss

Mon cher Matt,

Comme je vous comprends, et comme je vous plains de vivre ainsi tel tourment.

J'aurais bien été tenté de vous conseiller la chose suivante, paraphrasant la phrase que l'on prête parfois à un légat du pape après une bataille au début du XIIIem siècle :  "Tuez les tous, le diable reconnaîtra les siens!", mais il me semble que le meurtre est actuellement interdit par le code pénal.

Il est, en tous cas, fort mal vu du voisinage, ce n'est donc pas quelque chose à conseiller à un gentleman.

J'avoue que, contrairement à mon habitude, je n'ai guère de conseil utile à vous donner pour face face à cette lamentable situation.

Souhaitons que ces épistoliers reprennent rapidement leur quant-à-soi.

Mes pensées vous accompagnent.

Oncle Sherlock

Je découvre ce sujet : un délice!  

Drebin a écrit:Je découvre ce sujet : un délice!  

Idem pour moi

Je prends mon petit déjeuner avec d'ailleurs

Ce fil est définitivement un must

Merci à tous

Cher Oncle Sherlock,

Je vous écris car je me trouve actuellement dans une situation extrêmement grave. Il y a 13 jours de cela, j’ai quitté Katmandou pour rejoindre Leh, la capitale du Ladakh, sur les traces de Mallory, Hillary et autres Messner, pour effectuer le trek d’une vie.
Afin de préparer ce voyage extraordinaire, j’ai dû prendre des décisions drastiques concernant le matériel emporté, tout en gardant à l’esprit cet impératif d’élégance qui m’a toujours caractérisé. J’ai bien tenté d’harmoniser les couleurs entre ma veste Gore-Tex de chez Haglöfs, mes souliers Meindl, mon piaulet Petzl ou encore mon sac The North Face, mais il faut se rendre à l’évidence : je ne pouvais me résoudre à choisir mon matériel sur les seuls critères de l’élégance et du bon goût.
Or je fais face aujourd’hui à un dilemme cornélien. Voila 18h maintenant que je marche léger depuis la traversée de l’Indus dans la vallée de la Nubra. Mon sac The North Face, acquis à un vil prix sur le bon coin, a été violemment emporté par les courants de l’Indus. Je me retrouve maintenant sans sac de couchage, sans tente, sans matériel de bivouac, sans polaire PolarTec pour faire face aux -15°C des prochaines nuits.
Me voila donc à la frontière entre le Cachemire Indien et Pakistanais avec cette affreuse pensée : sans matériel pour tenir 2 jours de plus, sans boussole, sans carte, je prends le risque effroyable de croiser la route d’un officier de l’armée indienne  (certainement issu  d’un régiment de Gurkhas) dans cette région encore troublée par les tensions entre l’Inde et le Pakistan. Imaginez cet officier au caractère flegmatique, portant fièrement le slouch hat, le foulard et son magnifique couteau kukri. Une élégance à toute épreuve, au milieu d’une nature si peu hospitalière. Je me devais de me préparer à cette improbable rencontre. Il ne me reste cependant que ma veste Gore Tex rouge fluo, mon pantalon de trek vert kaki, une sous couche bleu azur et une écharpe en cachemire acquise à Katmandou, aux motifs fort bien travaillés. Les possibilités de combinaisons étant bien maigres, je choisis de travailler le nœud de mon écharpe de façon légèrement négligée. Une once de sprezzatura, à 5624 mètres d’altitude. Oncle Sherlock, quel nœud privilégier pour faire bon effet ? On n'a souvent qu'une seule chance de faire bonne impression. Je compte donc sur vos conseils de bon aloi et je ne doute pas que vous serez me guider dans ce choix déterminant pour la suite de mon aventure.

François Duvieu-Kanpeur

Cher François,

Vous avez fort bien fait de ne pas vous aventurer sans réflexion dans la confection du nœud de votre écharpe, je loue votre sagesse, et regrette que tous n'aient pas votre présence d'esprit.

Ne connaissant de tous vos atours que l'écharpe de cachemire, le reste me semblant outrageusement moderne, je ne suis pas bien sûr de pouvoir vous conseiller utilement quant-aux associations de couleurs.

Nous nous concentrerons, comme vous le soulignez si justement, sur la façon de nouer élégamment votre écharpe.

J'espère que vous avez suivi mes sages conseils, et que vous n'avez pas commis l'imprudence de vous embarquer sans glisser dans votre malle de voyage l'indispensable ouvrage de Messieurs Davide Mosconi et Riccardo Villarosa : Les 188 façons de nouer sa cravate que j'ai jadis commenté sur le site web du forum (<=== Clic)



C'est grâce à lui, et non pas à mes modestes connaissances, que vous serez sûr de ne pas commettre l'impaire redouté.

Bien à vous

Oncle Sherlock

P.S. Puisque vous êtes près de la Principauté de  Jammu-et-Cachemire, pourriez-vous saluer de ma part mon ami le  maharadjah Pratap-Singh, que je n'ai pas eu le plaisir de croiser récemment.

François,

les grands anciens peuvent nourrir ta réflexion


“In June 1924 one of Britain’s most talented mountaineers, George Leigh Mallory and his climbing partner, Sandy Irvine set off to conquer Everest. It would be a journey from which neither would return, but their attempt to reach the summit of the world’s highest mountain remains shrouded in mystery to this day. - See more at: http://www.claymoorslist.com/2013/11/george-mallorys-boots.html#sthash.JOUvmkJK.dpuf

Cher Oncle Sherlock,

Je me présente : Pat Bateman, new-yorkais, fan d'élégance, de musique pop, de nouvelles technologies et d'à peu près tout ce qui est inaccessible pour les gens ennuyeux.

Même si je suis généralement très méticuleux, je suis confronté à une situation très difficile, ce qui m'amène à vous écrire. Ayant une discussion un peu ... agitée avec mon ami Paul Owen concernant une réservation au Dorsia, j'ai reçu des projections de san... de jus d'airelles sur mon costume pinstripe en serge de laine de chez Zegna et sur mes souliers Allen Edmonds. Pour connaître parfaitement la prose d'Alan Flusser, je suis en quelque sorte l'homme de bon goût de mon cercle d'amis et le spécialiste de ce genre de questions. Je dois cependant vous avouer que je suis totalement désemparé. Il est hors de question que je dépose ce costume au pressing, car la dernière chemise Brooks Brothers, achetée 100 dollars à Bloomingdale, que je leur ai amenée m'est revenue tachée. Que faire?

Par ailleurs, une fois que j'aurais nettoyé toute cette hémoglo... tout ce jus d'airelles dans mon appartement, je dois m'habiller pour rendre une cassette de Body Double au vidéo-club. Je pensais porter une chemise Ralph Lauren, à col boutonné, de couleur bleue. Est-ce une tenue casual adaptée, étant précisé qu'il sera minuit passé?

Je vous remercie par avance de vos réponse. Je vous inviterai à déjeuner, au Dorsia ou dans ce nouveau restaurant porto-ricain dont on parle tant, veuillez contacter Jean, ma secrétaire.

Patrick Bateman,
Pierce & Pierce.