Visite de la manufacture Weston

Vendredi 29 octobre, plus qu’à un voyage en Paris et Limoges c’est bien à un voyage dans le temps que quelques privilégiés, déjà clients ou sans doute futurs clients de la Maison Weston ont été conviés.

Pour EGP, Radjou et moi étions présents, invités par Gilles Aulibé, chargé des relations avec la clientèle.



Pourquoi voyage dans le temps ? parce que nous avons vu des techniques, des installations et des machines qu’on ne trouve plus guère de nos jours. Et puis vous verrez qu’ici on sait prendre le temps qu’il faut …

Au sortir de la gare de limoge, direction Saint Léonard de Noblat, à quelques kilomètres de là, pour visiter la plus ancienne tannerie de cuir à chaussure de France qui a été rachetée par J.M. Weston il y a bientôt 30 ans. C’est en soi un conservatoire des métiers.

Cette tannerie va fournir les cuirs de semelle et de première de montage (la partie en contact avec la plante du pied).

Les peaux proviennent d’élevages allemands, la race Simmental étant sélectionnée pour l’épaisseur du cuir, les animaux provenant d’élevages où les barbelés sont proscrits.



Les peaux décharnées mais avec encore leurs poils passent d’abord dans de grands tambours rotatifs en bois (des « foulons ») pour être débarrassés de leurs poils.



Le tannage est végétal, les tannins provenant d’écorces de Quebracho (arbre d’amérique du sud) et de châtaignier.





Le site en lui même est étonnant, avec ses multiples bassins de plus en plus chargés en tanin. Les peaux sont d’abord trempées à l’entrée dans des bassins peu chargés puis passent dans un autre, jusqu’à la concentration maximum au fond du bâtiment. Le tout va durer 2 mois.



Les peaux passent d’un bassin à l’autre sur des râteliers soulevés par des palans qui sont montés sur un pont roulant. A noter qu’il y a encore 4 ou 5 ans les ouvriers manipulaient les peaux à la perche pour les faire passer à la force des bras, une à une, d’un bassin à l’autre.



Une tannerie, n’est-ce pas, ça sent un peu …



Après ces 2 mois de traitement les peaux sont essorées.





Mais le tannage n’est pas terminé. Ces peaux vont séjourner dans des fosses en plein air de 9 mois à un an. Vous comprenez mieux pourquoi on parle de tannage « extra lent ».



Les fosses sont remplies de couches alternées de peaux et d’écorce.



Quand elles sortiront enfin, elles seront remises dans des foulons pour être nourries à l’huile de poisson.

Elles sont ensuite aplaties au rouleau pour obtenir une épaisseur homogène.



Mais ce qui va leur donner leur rigidité et assurer l’étanchéité est le tassage par un marteau pilon, le cuir étant tassé entre 2 morceaux de bois, de l’orme en l’occurrence.





La plupart des ormes ayant été décimés par des maladies, Weston mis de côté de quoi assurer la continuité pour encore trois générations de tanneurs.



Et voici de futures semelles…




Je n'ai pas décrit toutes les étapes, celle où l'on écarte les peaux présentant des défauts... Je laisse aux spécialistes l'art de commenter plus avant.

Je reviens vers vous avec des clichés pris dans la manufacture, située à quelques kilomètres de là.

+ + ( ) + = ENCOOOOOOORE!!!!!

(fred qui connait la réputation du quartier des tanneurs - refait depuis- de Romans mais n'en a connu que la fin..)

Vivement la suite!

Très intéressant oui, bravo Chope Man.
(heureusement ce n'est pas en odorama).

Puisque nous sommes-là… entrons…



(Le photographe et son sac Domke délesté du Leica Digilux 2 de service prêté un instant se doit de créditer l'ami Radjou pour ce portrait...)

Nous devions initialement commencer la visite avant le déjeuner (très convivial et instructif) mais la présence de manifestants sur les voies en gare d’Austerlitz le matin a malheureusement retardé notre départ de 40 minutes et amputé d’autant notre emploi du temps.

C’est dommage car de ce fait nous n’avons pas pu voir le musée maison (nous avons juste entre-aperçu des vitrines bien prometteuses) et la fin de la visite s’est faite alors que les employés avaient terminé leur journée de travail, ce qui nous a empêché de prendre des photos du montage des semelles et du bichonnage.

Pour autant, nous ne regrettons nullement notre journée, déjà très riche et didactique, permettant de comprendre comment se fait une chaussure, depuis la conception jusqu’à la réalisation finale.

Conception ? Michel Perry, le Designer maison, dessine sur le papier à Paris ses projets et fait réaliser ses formes en bois par un formier. Des arbitrages et modifications sont ensuite réalisés par le bureau d’étude de Limoges pour prendre en compte le savoir-faire maison et le « chaussant Weston ».

Le bureau d’étude part d’une forme « moyenne » en bois et, suivant le dessin d’artiste, va dessiner sur la forme les diverses pièces.



Des adhésifs semblables à ce que les maquettistes utilisent pour délimiter les lignes de peintures (un peu semblable au scotch de peintre, mais plus plat) sont appliqués sur les formes et leur relative transparence va permettre de réaliser des calques.

Ces adhésifs sont retirés, recollés sur un carton épais. L’homme du métier sait ensuite déplacer ça et là son trait sur le carton pour prendre en compte les épaisseurs du cuir et la façon dont il va se comporter, les contraintes de montage. Il va vérifier aussi certaines mesures biométriques telle la hauteur entre la base (ligne de semelle) et la découpe ronde pour la malléole (partie saillante de l’articulation du pied).



Les cartons mis au point sont découpés puis placés sur une tablette graphique pour relever les cotes et générer en temps réel un fichier de CAO.



Une fois que les pièces de cuir de la chaussures sont conçues, tant doublure que tige et semelle (tout, en fait) et que tout est bien prototypé (sans doute avec des successions d’essais mais c’est une remarque personnelle) les logiciels vont décliner le fichier « moyen », qui correspond à 7C de mémoire, pour réaliser des sous-fichiers correspondant aux différentes pointures (de 2 à 13 il me semble) et différentes largeurs.



Une même pièce avec les différentes tailles superposées. A titre d'information, la somme des combinaisons possibles entre demi-pointures et largeurs donne 98 dessins distincts pour un mocassin 180 …



Il est à noter que le bureau d’étude intervient non seulement pour les nouveaux modèles mais aussi pour revisiter les anciens. C’est ainsi que le demi-chasse est devenu plus emboîtant vers l’arrière et plus confortable à la marche, pour parler d’un exemple que je vous ai montré dans un autre sujet.

Le bureau d’étude intervient aussi pour mettre au point des outillages, ainsi un emporte-pièce permettant de réaliser toutes les perforations complexes d’un modèle récent était sur la table.

Il intervient aussi pour les commandes spéciales avec modification de patronage.

En tout état de cause, s’agissant des fichiers informatiques pour la forme des pièces en cuir, ils vont pouvoir directement être exploités pour des gabarits de découpe à la main dans le cas des commandes spéciales et plus généralement par des machines de découpe numérique.

Voici l’une des machines de découpe numérique :



Ces machines permettent à l’opérateur de projeter (comme un projecteur vidéo) les formes à découper et de les placer au mieux pour optimiser la découpe, sachant que les peaux sont orientées pour prendre en compte le prêtant et que l’opérateur doit aussi éviter les zones marquées à la craie qui signalent les défauts du cuir préalablement repérés à l’œil sous une lumière rasante.

Ces machines permettent donc de positionner les éléments (informations qui seront transmises au robot de découpe), de découper, de marquer des références permettant de savoir très exactement de quoi il est question (une bride de mocassin 180 largeur C n’est pas la même que pour une largeur D …) et d’aspirer par en dessous les peaux pour les plaquer et récupérer la poussière de découpe.



La découpe numérique ne s’applique pas à tout. Certains modèles impliquent des découpes à l’emporte pièce, d’autres des découpes à la main. La découpe a la main est utilisée pour certaines peausseries mais aussi pour les bottes de la gendarmerie, le tuyau (partie sur la jambe) étant fait aux mesures et découpé à la main, ni ne s’applique aux peausseries exotiques ni aux semelles qui sont estampées avec des emporte-pièces en métal.

Voici en orange les presses qui appliquent les emporte-pièces placés à la main sur les cuirs à semelle et de dessous et premières (ce fameux cuir tanné dans la tannerie rachetée par Weston, investissement dont ils se félicitent, que nous avons visitée précédemment).

On voit près de la presse la plus à droite sur la photo une peau en phase de découpe et des pièces finies.





Au début du prochain sujet, nous verrons l’un des éléments marquant du patrimoine : le stock des peaux. Vous aurez des surprises…

Nous avons vu du box noir sur l'une des machines de découpe numérique.

Non loin de là, c'est encore du box noir qui était tranché main, aux mesures, pour les tuyaux des bottes de la gendarmerie nationale.

Mais le vaste stock de peaux ne contient pas que du box noir ...



Après cette large travée des peaux classiques mais de fort belle qualité, où nous avons même vu du Cordovan et un mocassin 180 réalisé avec ce cuir ... (je vous parlais de surprises...) nous sommes allés dans la travée d'à coté, plus petite certes, mais une véritable caverne d'Ali-Baba (sans voleurs toutefois) où sont conservées les peaux exotiques.

Il y a là du python, de l'autruche couleur tabac et couleur chessnut, du lézard, plusieurs variétés de crocodile dans des couleurs étonnantes (du gris, du bleu, du vert, du bordeaux, du rose qui doit s'associer parfaitement en plateau sur un mocassin en croco gris par exemple) du requin bleu en 2 variétés de bleu, en vert également, du pécari, de l'oreille d'éléphant, du galuchat (raie) du ... stop! c'est trop! On y serait resté des heures à faire des découvertes.



Le crocodile rose qui doit aller superbement bien avec du gris (comme vêtement ou bien pour réaliser un bi-matière)



Le galuchat:



Vu le prix de certaines peaux au centimètre carré, il y a de quoi avoir le tournis.

Quand on sait le prix des peaux en crocodile et que l'on réalise que seules certaines parties sont exploitables, qu'il faut 3 peaux pour faire une seule paire de souliers, on comprend mieux le prix en boutique.

Ici, le compagnon avec qui nous avons déjeuné et qui nous a fait visité la manufacture nous montre quelles parties de la peau seront utilisées.



A noter que certaines peaux exotiques ne peuvent pas être utilisées seules pour des questions de résistance mécanique et doivent être encollées sur de la toile. C'est le cas de l'autruche et du crocodile, ce n'est pas le cas du requin ou de l'éléphant.

Après ce moment fort, c'en fut encore un autre: le montage entièrement réalisé à la main par seulement 2 artisans de la maison.

Vous aurez compris qu'il s'agit du modèle emblématique de J.M. Weston, le Chasse. Contrairement au Demi-Chasse il n'a pas été modifié depuis des décennies contrairement à ce que je pensais (voir le sujet sur la comparaison entre Chasse et Demi-Chasse dans la partie "Placard à Chaussure"). C'est donc qu'il était suffisamment emboîtant à l'arrière.

On nous a bien dit qu'il s'agit de cousu norvégien, le bord inférieur de la tige étant relié à 90° pour être cousu sur la semelle, ce qui se voit de près sur un modèle monté et se verra parfaitement sur les tiges photographiées, en attente d'assemblage avec la semelle de marche. Il nous a été dit que le cousu suédois, lui, implique le montage d'une trépointe rapportée.

Je parle de cela alors que des gens bien plus instruits que moi de la chose évoquaient cette question dans le sujet précédemment évoqué.









Je reviens vers vous très vite avec la suite et la fin de ce petit reportage.

Mais pourquoi "petit" reportage me direz-vous? Et bien parce que devant tant de choses à voir j'aurais préféré dans l'absolu disposer de plus de temps et d'un système d'éclairage pro pour faire mieux. Pour autant, j'en ai déjà pris plein les yeux et espère que vous prendrez autant plaisir à regarder ces quelques photos d'amateur que j'en ai pris à les prendre.

Concernant le lézard, j'ai l'impression que JMW n'utilise que le ventre et pas le reste de la peau. Est-ce que tu as des infos là-dessus ?

Hélas je ne sais pas. Ce que je sais par contre à ce propos est que la taille des peaux oblige, pour le lézard, à assembler côte à côte des bandelettes. Les écailles sont raccordées pour que cela ne se voit pas. On ne peut pas faire autrement.

Ce même système est utilisé par d'autres chausseurs pour les écailles de crocodile. J.M. Weston par contre se refuse à le faire pour des questions de solidité (on peut aussi dire pour ne pas se moquer du client...) et les quartiers sont réalisés dans une seul morceau et ne sont donc pas des patchworks.

A ce propos encore, sur un mocassin 180 les écailles sont choisies dans le "médaillon" pour le plateau, la partie la plus belle en arrière du ventre et avant la queue. Il faut un médaillon par soulier ce qui implique donc de choisir 2 médaillons et de faire se correspondre au mieux les écailles pour une paire. Les quartiers sont ensuite réalisés en faisant se correspondre la ligne des écailles, entre plateau et avant de la chaussure au regard du plateau sinon ce ne serait pas beau ...

Comme déjà dit, on comprends mieux le prix payé.

Je vais regarder mes 2 paires de 180 en croco d'un autre oeil, pour le coup.

A la fin de mon reportage, tu verras une magnifique paire de mocassin en lézard.

Seules les Chasses sont entièrement piquées à la main. Ce n’est pas pour autant que les autres modèles ne réclament pas nombre d’interventions manuelles et d’attention particulières.

Le Mocassin 180, très grand classique de la maison et qui représente actuellement 20% des ventes, est le modèle le plus compliqué à fabriquer après le Chasse.

Après que les peaux aient été découpées certains bords sont parés (coupés en biais, dans l’épaisseur pour permettre d’abord leur assemblage à la colle puis leur piqûre machine.

Voici une tige de 180 entre de bonnes mains pour un assemblage soigné.



Le piquage se doit aussi d’être précis.



Désolé pour la mauvaise qualité, mon capteur n'aime pas les hautes sensibilités et je ne voulais pas utiliser le flash pour ne pas gêner.

L’intervention manuelle est importante aussi pour la maroquinerie.

Ici le montage du passant d’une ceinture.



Pour les bouts très effilés comme sur les flores, les murs permettant le montage Goodyear sont rapportés. Sinon, pour la plupart des modèles, les murs sont gravurés.

Toute la difficulté de la manœuvre ici illustrée est de bien maintenir la semelle perpendiculaire à l’outil de gravure alors que la machine entraine le cuir et qu’il convient d’accompagner les arrondis…

Cela paraît simple comme nombre de choses que les employés maîtrisent parfaitement, mais vous et moi obtiendrions une gravure qui ressort très vite de la semelle.



Comme nous ne sommes pas loin du montage de la tige sur la semelle, il nous est montré à quel point la structure est complexe.





Pour marier tige et semelles, il faut agrafer la première de montage (en contact avec la plante du pied) sur une forme en résine, articulée en 2 parties un peu comme un embauchoir (avec toutefois un ressort très puissant entre les 2 parties avant et arrière).

Ces formes sont en résine, fraisées numériquement. Le fournisseur n’est qu’à quelques kilomètres.

A la base de ces formes au niveau du talon il y a un rebord en métal, qui servira pour le montage en assurant que des pointes plantées dans la première se retournent au contact du bord, agrafant ainsi le cuir et empêchant que nous ne soyons blessés.

Le fait que les formes soient en résine et non en bois a un avantage : quand les agrafes se plantent, le trou qu’elles forment peut se reboucher si un autre trou est fait à coté. Dans du bois, le matériau moins élastique resterait marqué.

La salle qui contient les formes est impressionnante. Plusieurs milliers de forme assurent le montage des différents modèles existant en plusieurs pointures et en plusieurs largeurs.





Nous avons parlé avec la personne qui « fait son marché » en fonction des commandes de production, en allant chercher telle ou telle forme dans telle ou telle taille.

Ici, pas de robot pour remplir le chariot, un personnage très aimable comme d’ailleurs absolument tous les employés rencontrés que tous les invités, j’en suis sur, tiennent à remercier pour leur disponibilité et puis aussi au premier chef pour la qualité de ce qu’ils produisent.



Comme je vous l’ai dit, les incidents en gare d’Austerlitz du matin nous ont empêché de voir l’assemblage des semelles et des tiges.

Nous avons cependant pu voir ces antiques machines, qui assurent un travail « à l’ancienne » et qui sont entretenues au mieux, ceci imposant souvent de faire re-fabriquer des pièces.



Leur fonctionnement nous a également été expliqué dans leur principe.

Ici par exemple une machine permettant de coller tige et semelle, la forme étant au milieu.



L’assemblage se fait en humeur, les souliers étant mis dans l'eau préalablement plusieurs heures (ils seront mis à sécher par contre plusieurs jours ensuite, avant de passer aux étapes suivantes). Je laisse aux spécialistes le soin de commenter. Il est difficile de tout à la fois prendre des photos (sans personnes autour de la machine) et d’écouter, hélas. J’aurais souhaité entendre toutes les explications techniques.

Une fois le collage effectué, un piquage sera réalisé sur une autre machine.



Les talons seront chevillés avec des machines alimentées en câble métallique qui coupent des sections à la longueur voulue, longueur qui varie d’un modèle à l’autre.

Ces petits éléments sont ensuite enserrés angulairement pour créer des crans et créer ainsi de vrais chevilles. Qui ne bougeront plus. De simples clous, droits, risqueraient de s’enfoncer avec la marche.

Nous aurons finalement vu comment on réalise les semelles, les tiges, auront compris leur mariage, le tout aboutissant à ces souliers finis, examinés avec attention pour écarter les quelques paires présentant des défauts.



Finalement le résultat après bichonnage se passe de commentaire …





Ah si, quand même, un dernier commentaire… Partout à la manufacture et ce dès le bureau d’étude, nous avons vu des petits chariots étroits avec une étiquette rouge indiquant « paires urgentes ».

Nous avons retrouvé à plusieurs reprises ces « paires urgentes ».

Renseignement pris cela concerne des montages à traiter au plus vite, sans délai, comme s’agissant notamment des commandes spéciales.

L’urgent chez J.M. Weston, pour monter des tiges sur des semelles qui auront mis un an à être tannées, cela veut dire deux mois.

Quand je vous disais au début que c’est une autre dimension …


Je tiens à remercier vivement la maison Weston, son représentant de la direction qui nous a accompagné la matinée et a été un hôte parfait lors du déjeuner, ceux qui nous ont patiemment fait visiter la tannerie puis la manufacture, tout le personnel croisé si aimable et prompt à répondre à nos questions, n'hésitant pas pour certains à revenir en fin de journée sur une machine pour nous faire une démonstration de gravurage et bien entendu Monsieur Gilles Aulibé chargé des relations avec la clientèle pour cette étonnante et instructive visite.

Chope Man a écrit:Plusieurs milliers de forme assurent le montage des différents modèles existant en plusieurs pointures et en plusieurs largeurs.

50 000 pour être précis. Merci à toi Chope pour ces belles photos, dont je ne me lasse pas malgré deux visites là-bas. Quand j'y retournerai d'ailleurs prochainement, je m'efforcerai d'en faire quelques autres, notamment du petit musée où trônent des modèles qui ont jalonné l'histoire de la marque.

Vous pouvez sans conteste affirmer désormais "J'm Weston" (si ce n'était déjà fait) .

Shu.

Voilà un sujet qui fera date, bravo !

+1

Bravo pour ce reportage très intéressant et qui n'a rien de petit.
Ca devait être une excellente journée bien qu'elle ait été quelque peu amputée.

Superbe reportage.
merci

Bravo et merci Chope Man pour cet excellent et passionnant reportage !

Merci Chop' pour ce joli reportage!

Ce qu'il y a de bien c'est que vous vous etes réservé une raison d'y retourner

Excellent reportage.
Même si je n'écris plus guère sur ce forum, je continue de le lire quasi quotidiennement et je trouve des pépites comme ce sujet extraordinaire.
Je me suis également régalé avec le sujet comparant chasse et demi-chasse.
Monsieur Chopeman : respectueusement

Très très instructif, chapeau Chopeman !!

Un grand merci pour ce reportage Mr chope man ,je me suis régalé à regarder vos photos,et cela ne fait que confirmer mon amour pour cette maison.

+ + ( *3 ) + (*5) = bravoooooo!!!!! et merci, merci

ChopeMan, je découvre ce passionnant reportage, joliment illustré -quel talent photographique- et ne peux que me joindre à mes petits camarades pour t'en remercier et te féliciter

Ce caractère encyclopédique va être très dur à relever ... à mettre dans une rubrique Best Off à créer d'urgence par nos chers administrateurs

Bravo à toi ChopeMan pour ces magnifiques photos et ce reportage complet ! Quelle mémoire !
Je me permets de rajouter quelques photos et vidéos, ainsi que quelques compléments au besoin. Pour la qualité, je fais appel à votre indulgence, ceci étant filmé / photographié au moyen de mon IPhone.
Tout d'abord la dérideuse (si mes souvenirs sont exacts), qui va assouplir le cuir après son "bain" dans l'huile de morue et le séchage des peaux :

Effacé pour respecter le Droit à l'image.

Ensuite vient le fonctionnement du marteau (assez bruyant il faut l'avouer) :
Effacé pour respecter le Droit à l'image.
Et enfin le rouleau :
Effacé pour respecter le Droit à l'image.
Voici pour la tannerie.
Cela m'a permis aussi de trouver cette vidéo traînant sur Youtube.

Là, on y est pour rien ... Tout le monde peut chercher et trouver sur Youtube...

Concernant la manufacture :
Détail de la peau de croco rose :

Couture du chasse :
Effacé pour respecter le Droit à l'image.
Réalisation du mur :
Effacé pour respecter le Droit à l'image.
Une petite vue de haut de l'impressionnant parc de formes :

Concernant l'assemblage de la tige et de la semelle, le cuir est bien mis en humeur, et voici la machine qui permet de le faire :

Dernier détail concernant les mocassins en lézard : la peau utilisée étant petite, le patronage des 180 a été modifié. On aperçoit la couture partant de la bride vers l'arrière permettant d'utiliser deux peaux de lézard le plus "subtilement" possible, sans casser la ligne. (si je me souviens bien, c'est comme pour le crocodile, on n'utilise que le ventre)


Voilà pour le moment !

Merci à tous pour vos commentaires et à toi Radjou pour ces parfaits compléments (mais tu en annonces d'autres ?). L'idée de la vidéo est excellente!

Private Joke: Tu n'as pas reçu ton gant lustreur ?

- De fait, l'ambiance a été des plus agréables toute la journée, même (trop) tôt dans le train au départ d'Austerlitz et nous avons bien ri entre nous. A Radjou qui indiquait avoir reçu un CD reprenant une vidéo qui se trouve sur le site internet de J.M. Weston, je demandais avec le peu de malice dont je suis capable tout en restant crédible ce qu'il avait pensé du gant lustreur qui était dans la même enveloppe... (pure invention de ma part évidemment).

Je dois saluer la patience de Gilles Aulibé face à ce petit groupe un peu turbulent (mais parfaitement attentif lors des visites qui nous ont passionné), surtout avec mon "comique de répétition" (comique peut-être, répétition assurément) sur le gant lustreur...

L'attention apportée aux invités était parfaite à ce point que nous reçûmes tous un présent individualisé à la fin de la visite: qui un rouleau de cuir avec brosse pour l'entretien des chaussures, qui un chausse pied siglé, qui un ...

... gant lustreur!

Si j'avais su je n'aurais pas lourdement insisté... De fait ce cadeau m'a fait très plaisir, a démontré que Gilles Aulibé ne manquait pas d'humour (ce dont je ne doutais pas) et il en sera fait bon usage sur des souliers que je bichonnerai avec d'autant plus d'attention que cette visite m'aura démontré le soin extrême qui leur est apporté lors de la confection.

Une parole relevée lors du déjeuner à ce propos : "Ici on ne demande pas aux gens de travailler vite, on leur demande de travailler bien".

Merci. A vous lire, au travers de ce reportage sympathique et intéressant ou de l'attachement indéfectible de certains pour la marque, mon allergie depuis toujours pour Weston se fissure gentiment...

Chope Man a écrit:
Une parole relevée lors du déjeuner à ce propos : "Ici on ne demande pas aux gens de travailler vite, on leur demande de travailler bien".

n'est-ce pas que nous aimons ici

Chope Man a écrit:Merci à tous pour vos commentaires et à toi Radjou pour ces parfaits compléments (mais tu en annonces d'autres ?). L'idée de la vidéo est excellente!

Je pense rajouter quelques photos supplémentaires malgré leur qualité. Pour les vidéos, elles sont quasiment toutes mises en ligne... (j'aurais aimé en avoir plus)
Concernant le reste, tout est dit !
Ci-joint une petite dédicace (si l'intéressé demande le retrait de la photo, qu'il n'hésite pas !)

Demander le retrait ?

Surtout pas !

Je continue avec deux photos :
Chope Man nous a parlé de certaines peaux qui étaient refusées pour certains problèmes : ici c'est une génisse qui a subi une césarienne et une occlusion :

Il y a aussi des défauts de peaux dus aux maladies (vérole, ...), aux barbelés même si ceux-ci sont remplacés par des clôtures électriques, etc...
Quelques machines permettant de préparer la tige avant d'y assembler la semelle (celle de droite concerne l'emboîtage talon, il me semble) :

Je suis un peu à court, mais je suis dispo pour répondre à certaines questions.
Quelques machines d'un autre âge :


Cette dernière servait à faire la couture petit point.

"verrues" plutôt que vérole, non ?

Il me semblait qu'il parlait de la petite vérole (qui a permis le vaccin de la variole humaine) ?
Sinon mea culpa... En tout cas, il s'agissait d'une maladie rendant la peau tellement fragile que l'on pouvait y voir au travers, face à la lumière.

Radjou a écrit:Chope Man nous a parlé de certaines peaux qui étaient refusées pour certains problèmes : ici c'est une génisse qui a subi une césarienne et une occlusion :

Pour cette peausserie-là, Berluti se propose de la racheter à un bon prix .

Shu.

Pour Radjou: Larves du varon... Ce sont des larves de mouche.

Beurk!

@shu : Excellent !

Chope Man a écrit:Pour Radjou: Larves du varon... Ce sont des larves de mouche.

Beurk!

Arf !! Pas loin...
Merci pour la correction

vendues à Olga




bon--------------------------------------------------------------------------------------------------------->

Mandrax a écrit:Question : que deviennent les peaux refusées ?

Elles sont vendues à d'autres marques moins regardantes... Quant aux pièces de petite maroquinerie, chez Weston par exemple, ils les fabriquent à partir des chutes des peaux qui sont utilisées pour les chaussures. Donc aucune crainte de ce côté-là, elles sont tout aussi nobles que pour les shoes.

Shu.

Revente également, non pour ce qui est refusé mais pour ce qui est des chutes de peaux destinées aux tiges, à ceux qui fabriquent des bracelets de montres. Tel est le cas, en plus des chutes trop petites pour les chaussures, des plus grosses écailles ventrales des crocodiles (sauf commande spéciale de Gianluca bien entendu...).

OK, c'est de la petite maroquinerie aussi, mais c'est pour dire qu'une partie est revendue.

Je me joins au concert de louanges: bravo Chope et Radjou pour ce formidable coup d'oeil sur cette belle manufacture. Nous devons être fier d'avoir encore par les temps qui courent ce genre d'usine en France. Je propose ma candidature pour la prochaine visite !

Les mots me manquent, bravo à Chope Man et à Radjou

Nous nous sentons un peu floutés par ce reportage désormais peuplé d'androïdes, mais merci Chope Man pour le boulot effectué.

le syndrome de la Barque de Collioure semble faire des émules ...

Bravo, beau boulot et quelle patience d'avoir tout refait

oui merci,
@chope, les 180 en bleu velours commande spé, mais les lézard en noisette, (feuille bleue donc commande spé) je ne vois pourtant rien qui puisse la dénommer ainsi...
Bien à toi.

ALors, y'a ou y'a pas de lézard ?...

Je ne peux te répondre mais cette couleur est superbe.

merci pour le travail effectué permettant la remise en ligne...

Merci à toi pour ce chouette reportage ! Belle initiative, beau geste !