Racontez-nous l'achat de votre première paire de vrais souli
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Racontez-nous l'achat de votre première paire de vrais souliers
Tout est dans le titre
Je me lance le premier.
Dans ma famille, les souliers c'est important.
Durant mon enfance, j'ai eu de nombreuses paires de chaussures Till, puis adolescent j'ai eu plusieurs paires de Bally, puis j'ai acheté une paire de Charles Jourdan sans savoir ce que j'achetais.
C'était en 92 ou 93, j'étais étudiant et mon école se situait rue de Chabrol à Paris. Et au 71 de la rue de Chabrol, il y a la Cordonnerie Gilles qui vend les chaussures John Foster. J'admirais les chaussures régulièrement dans la vitrine et un jour je me suis lancé. J'ai acheté une paire de demi chasse, j'ai adoré cette paire.
Bon à l'époque, c'était ma seule paire de chaussures et je la portais tous les jours (et pas d'embauchoir). Je les ai gardé 4 ans environ.
Voilà, pourquoi John Foster est une marque particulière pour moi.
Dernière édition par Brett Sinclair le Mar 16 Mar 2010 - 0:59, édité 2 fois
Invité- Invité
Re: Racontez-nous l'achat de votre première paire de vrais souli
J'ai eut mon premier contact avec le monde des souliers de luxe vers 14/15 ans, quant mon père s'est acheté ses premières weston (un ricelieu golf fleuri noir, un janson brun foncé) à 1800 francs pièce directement à Limoges. La corrèze et Limoges sont voisines... Avant cet achat il s'était fourni en magazines auprès du regretté "trépointes et pointes" que j'avais feuilleté des dizaines de fois... dans les toilettes familiales
Tout ceci a reposé quelques années puis a 21 ans, chomeur vivant encore à Brive, j'ai rencontré une parsienne responsable de ressources humaines de 25 ans via le net (hyper moderne solitude, j'écris ton nom). Mon égo a donc eut besoin d'un coup de pouce. J'ai pris sur le maigre budget dont je disposais à l'époque pour jouer mon va-tout, et en flanant sur les champs d'élise je suis allé chez Weston.
Première sensation en entrant dans la boutique: la classe internationale. J'ai été particulièrement impressioné par... le jus d'orange offert gracieusement (parfois certains petits gestes restent gravés dans la mémoire). Voyant que la plupard des pompes vendues dépassant allégremment mon budget, je me suis dirigé vers les semelles gamme produites en italie pour 299 euros. Le vendeur m'a alors prévenu que je ne pourrais pas les ressemeler. Ca me faisais une belle jambe, puisque j'ignorais ce que ça voulait dire... Trouvant que le cuir box faisait trop sérieux j'ai également choisis un nubuck noir en me disant "ça fait sympa et ça va avec tout".
La soirée fut excellente... et je me rendis compte quelques jours plus tard que cet achat était superflu, car la demoiselle n'était as du genre a juger sur une paire de pompe... mais l'égo... Depuis, comme vous pouvez le constater, la maladie a empiré
Et concernant les weston, je les ai revendus via ebay après une cinquantaine de port: je ne les mettais pas sous embauchoirs donc la tige s'était affaissée en quelques mois... C'est la vie...
Tout ceci a reposé quelques années puis a 21 ans, chomeur vivant encore à Brive, j'ai rencontré une parsienne responsable de ressources humaines de 25 ans via le net (hyper moderne solitude, j'écris ton nom). Mon égo a donc eut besoin d'un coup de pouce. J'ai pris sur le maigre budget dont je disposais à l'époque pour jouer mon va-tout, et en flanant sur les champs d'élise je suis allé chez Weston.
Première sensation en entrant dans la boutique: la classe internationale. J'ai été particulièrement impressioné par... le jus d'orange offert gracieusement (parfois certains petits gestes restent gravés dans la mémoire). Voyant que la plupard des pompes vendues dépassant allégremment mon budget, je me suis dirigé vers les semelles gamme produites en italie pour 299 euros. Le vendeur m'a alors prévenu que je ne pourrais pas les ressemeler. Ca me faisais une belle jambe, puisque j'ignorais ce que ça voulait dire... Trouvant que le cuir box faisait trop sérieux j'ai également choisis un nubuck noir en me disant "ça fait sympa et ça va avec tout".
La soirée fut excellente... et je me rendis compte quelques jours plus tard que cet achat était superflu, car la demoiselle n'était as du genre a juger sur une paire de pompe... mais l'égo... Depuis, comme vous pouvez le constater, la maladie a empiré
Et concernant les weston, je les ai revendus via ebay après une cinquantaine de port: je ne les mettais pas sous embauchoirs donc la tige s'était affaissée en quelques mois... C'est la vie...
Fletcher- Messages : 2026
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Localisation : Paris
Re: Racontez-nous l'achat de votre première paire de vrais souli
Mes premiers souliers...
Ayant besoin de chaussures habillées, je suis passé à l'age de 16-17 ans chez Emling avec mon père. chaussures noires, off course... Richelieu? Ah non pas de trou-trous, ni de golf! Une semelle gomme? Bah non, c'est moche, je veux la double semelle cuir! Voilà comment, j'ai fini par payer partie des dits souliers en échange d'une semelle cuir (140euros de l'époque). Mes pieds en ont bavés (double semelle inside) mais maintenant elles sont plutôt confortables, dix ans et quelques plus tard.
Mais ce sont toujours des demi-chasses
bordeaux
Ayant besoin de chaussures habillées, je suis passé à l'age de 16-17 ans chez Emling avec mon père. chaussures noires, off course... Richelieu? Ah non pas de trou-trous, ni de golf! Une semelle gomme? Bah non, c'est moche, je veux la double semelle cuir! Voilà comment, j'ai fini par payer partie des dits souliers en échange d'une semelle cuir (140euros de l'époque). Mes pieds en ont bavés (double semelle inside) mais maintenant elles sont plutôt confortables, dix ans et quelques plus tard.
Mais ce sont toujours des demi-chasses
bordeaux
Vitix- Admin
- Messages : 2951
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Re: Racontez-nous l'achat de votre première paire de vrais souli
Vitix a écrit:
Mais ce sont toujours des demi-chasses
bordeaux
j'adore ces souliers, as tu des photos ?
Pour ma part
Re: Racontez-nous l'achat de votre première paire de vrais souli
la première fois, c'était, je crois des Bally ; mais dans les années 80 et quelques , et comme je n'y connaissais vraiment rien(certains auront immédiatement pensé que rien n'a changé), je comprenais que c'était des belles chaussures, mais sans savoir pourquoi.Blake, Goodyear, derby, richelieu ???(et même aujourd'hui j'ai des doutes !) ça m'est arrivé plusieurs fois et arrivé au trou dans la semelle, poubelle !!!!
que de regrets !!! un beau derby à boucles Bally jeté il y a quinze ans... Varus, infortuné Varus, qu'as-tu fait de mes légions ? bon, je m'égare.
puis longue période d'achats limités (finances , c'est l'hiver....)
enfin, l'illumination chez un soldeur : pour 80 euros, (oui !) une paire superbe. blake-rapid, split toe, plateau en lama... j'arrête, les larmes me montent aux yeux... quel souvenir !
j'achète et je me demande immédiatement pourquoi on voit que ce sont de belles chaussures , biens fabriquées (pas par un artisan, pourtant ). ça y est, le cycle infernal est lancé !
je découvre soulier point net (grâce lui soit rendue) , dpec, les sites US...
c'est ainsi que j'en suis arrivé à plus de cinquante paires. voilà.
ton histoire de première fois fait un peu alcooliques anonymes, finalement .
que de regrets !!! un beau derby à boucles Bally jeté il y a quinze ans... Varus, infortuné Varus, qu'as-tu fait de mes légions ? bon, je m'égare.
puis longue période d'achats limités (finances , c'est l'hiver....)
enfin, l'illumination chez un soldeur : pour 80 euros, (oui !) une paire superbe. blake-rapid, split toe, plateau en lama... j'arrête, les larmes me montent aux yeux... quel souvenir !
j'achète et je me demande immédiatement pourquoi on voit que ce sont de belles chaussures , biens fabriquées (pas par un artisan, pourtant ). ça y est, le cycle infernal est lancé !
je découvre soulier point net (grâce lui soit rendue) , dpec, les sites US...
c'est ainsi que j'en suis arrivé à plus de cinquante paires. voilà.
ton histoire de première fois fait un peu alcooliques anonymes, finalement .
Calzature- Messages : 204
Date d'inscription : 09/03/2010
Age : 66
Localisation : Zenda
Re: Racontez-nous l'achat de votre première paire de vrais souli
1970 Classe de 4ième quelque part à Paris
Je porte comme la moitié de ma classe ce que l'on appelle à l'époque des imitations Weston (180) et des lunettes de soleil Polaroid.
1972 Je pousse d'abord la porte du magasin JM Weston Avenue des Champs Elysées et en ressors fièrement avec un sac en papier contenant une paire d'embauchoirs, une boite de cirage et une paire de derby Bailly. La paire de mocassins noirs tant convoités est à mes pieds...
Quelques semaines plus tard je ressors du magasin "Leroy", opticien installé quelques mètres plus bas sur les Champs, avec une paire de Rayban "chasse" verte ...(une paire jaune suivra quelques mois plus tard).
Je porte comme la moitié de ma classe ce que l'on appelle à l'époque des imitations Weston (180) et des lunettes de soleil Polaroid.
1972 Je pousse d'abord la porte du magasin JM Weston Avenue des Champs Elysées et en ressors fièrement avec un sac en papier contenant une paire d'embauchoirs, une boite de cirage et une paire de derby Bailly. La paire de mocassins noirs tant convoités est à mes pieds...
Quelques semaines plus tard je ressors du magasin "Leroy", opticien installé quelques mètres plus bas sur les Champs, avec une paire de Rayban "chasse" verte ...(une paire jaune suivra quelques mois plus tard).
Re: Racontez-nous l'achat de votre première paire de vrais souli
A 18 ans, je me suis fait offrir une paire de brogues marron Saxone. Des chaussures de papy pour moi. Drôle d'effet après des années de tongues et de Converse et autres Spring Court. Assorties à une veste beige en carton achetée dans un sous-Celio, ça faisait un effet boeuf. Usées jusqu'à la corde. Bien sûr elles n'ont jamais vu l'ombre d'une crème ou d'un cirage.
A l'époque - milieu des années 80 - le graal des pompes classe (du moins dans mes fréquentations) c'était plus Church's que Weston. O tempora o mores ...
A l'époque - milieu des années 80 - le graal des pompes classe (du moins dans mes fréquentations) c'était plus Church's que Weston. O tempora o mores ...
sirine- Admin
- Messages : 6839
Date d'inscription : 04/03/2010
Age : 58
Localisation : Zembla
Re: Racontez-nous l'achat de votre première paire de vrais souli
A 19 ans, une paire de Church’s Westbury – parce que le chanteur du groupe dans lequel je jouais en avait. (Nous sommes au début des années 80.)
A 18, des Robot (sorte de creepers à semelle fine en gomme, le must du punk rock alors) : on n'en trouvait qu'à Londres, je suppliais ceux qui avaient les moyens d'aller y faire du shopping de m'en ramener.
A 17, des boots de type militaire. (Mais pas les Doc Martens car tous les skinheads en avaient.)
A 15, des creepers françaises achetées aux Puces de St-Ouen. (En trois mois, la semelle finissait par s'aplatir comme une galette bretonne.)
A 13, je flashais sur les camarguaises. (Heureusement, je n'en ai jamais eu.)
A 12, je voulais des Clark’s. J'ai eu des Manfield que je n'ai jamais voulu porter.
Et à 11, j'étais déjà snob : quand tous les copains avaient des Stan Smith, je me distinguais avec mes Arthur Ashe (patronnage identique, mais cuir de kangourou non bookbindé et « languette » de contreforts rouge au lieu de verte).
[Voilà, c'était mon voyage dans le cronogyre d’Au cœur du temps.]
A 18, des Robot (sorte de creepers à semelle fine en gomme, le must du punk rock alors) : on n'en trouvait qu'à Londres, je suppliais ceux qui avaient les moyens d'aller y faire du shopping de m'en ramener.
A 17, des boots de type militaire. (Mais pas les Doc Martens car tous les skinheads en avaient.)
A 15, des creepers françaises achetées aux Puces de St-Ouen. (En trois mois, la semelle finissait par s'aplatir comme une galette bretonne.)
A 13, je flashais sur les camarguaises. (Heureusement, je n'en ai jamais eu.)
A 12, je voulais des Clark’s. J'ai eu des Manfield que je n'ai jamais voulu porter.
Et à 11, j'étais déjà snob : quand tous les copains avaient des Stan Smith, je me distinguais avec mes Arthur Ashe (patronnage identique, mais cuir de kangourou non bookbindé et « languette » de contreforts rouge au lieu de verte).
[Voilà, c'était mon voyage dans le cronogyre d’Au cœur du temps.]
Mandrax- Messages : 1296
Date d'inscription : 04/03/2010
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Localisation : 1612 Havenhurst
Re: Racontez-nous l'achat de votre première paire de vrais souli
Toi tu vas nous faire un syndrome Bernard Golay (c'est décidément mon smiley préféré).Mandrax a écrit:
[Voilà, c'était mon voyage dans le cronogyre d’Au cœur du temps.]
sirine- Admin
- Messages : 6839
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Mandrax- Messages : 1296
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Localisation : 1612 Havenhurst
Re: Racontez-nous l'achat de votre première paire de vrais souli
A 17a, je vivais à Paris et étais devenu assez dingo des écrivains Georges Darien et Octave Mirbeau. Je passais mon temps libre à arpenter les quais de la seine et les librairies faisant de l'ancien pour trouver des editions originales de ces auteurs (point de priceminister, galaxidion a l'époque)
A ma 10ème paire à la semelle massacrée, lassés, mes parents m'ont acheté des Church's (noires) a la semelle en béton pour tenter de faire des économies.
A ma 10ème paire à la semelle massacrée, lassés, mes parents m'ont acheté des Church's (noires) a la semelle en béton pour tenter de faire des économies.
Conrad- Messages : 96
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Localisation : Paris Crimée
Re: Racontez-nous l'achat de votre première paire de vrais souli
Topic très intéressant s'il en est. J'ai commencé à 18 ans pile (et j'en ai 38 aujourd'hui) avec un 180 Weston. Pas forcément hyper-original, mais toujours est-il que depuis la passion ne m'a jamais quitté.
Rendez-vous dans le prochain numéro de Monsieur Spécial Chaussures (avril-mai), j'y raconterai le cheminement que j'ai parcouru tout au long de ces 20 ans de collectionite très aigüe !
Shu.
Rendez-vous dans le prochain numéro de Monsieur Spécial Chaussures (avril-mai), j'y raconterai le cheminement que j'ai parcouru tout au long de ces 20 ans de collectionite très aigüe !
Shu.
shulova- Messages : 4499
Date d'inscription : 12/03/2010
Age : 53
Localisation : Paris
Re: Racontez-nous l'achat de votre première paire de vrais souli
Tu écris pour monsieur?
Fletcher- Messages : 2026
Date d'inscription : 04/03/2010
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Localisation : Paris
Re: Racontez-nous l'achat de votre première paire de vrais souli
Fletcher a écrit:Tu écris pour monsieur?
Oui j'en suis à mon cinquième texte, sous le pseudo David Not. Tu peux me lire en page 10 du numéro qui vient de sortir, le n°81, avec Ralph Lauren en couverture .
Shu.
shulova- Messages : 4499
Date d'inscription : 12/03/2010
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Localisation : Paris
Re: Racontez-nous l'achat de votre première paire de vrais souli
Le sujet sur la pensée d'une chaussure weston? Je l'ai lus. Exercice difficile que de se mettre à la place d'une paire de chaussure.
Je préfère réserver mon jugement car je ne fais pas (je pense) parti du coeur de cible de ce magazine.
C'est bien qu'il ouvrent leurs colonnes a des passionnés cependant.
Je préfère réserver mon jugement car je ne fais pas (je pense) parti du coeur de cible de ce magazine.
C'est bien qu'il ouvrent leurs colonnes a des passionnés cependant.
Fletcher- Messages : 2026
Date d'inscription : 04/03/2010
Age : 40
Localisation : Paris
Re: Racontez-nous l'achat de votre première paire de vrais souli
Fletcher a écrit:Le sujet sur la pensée d'une chaussure weston? Je l'ai lus. Exercice difficile que de se mettre à la place d'une paire de chaussure.
Je préfère réserver mon jugement car je ne fais pas (je pense) parti du coeur de cible de ce magazine.
Quelque part si de facto, puisque tu le lis...
Shu.
shulova- Messages : 4499
Date d'inscription : 12/03/2010
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Localisation : Paris
Re: Racontez-nous l'achat de votre première paire de vrais souli
A 16 ans, au Lycée de St Cloud, le 180 était de rigueur et je révais de trouver le moyen de m'acheter ce bel objet.
Alors un samedi soir, en arrivant chez un ami, j'entends son père se plaindre de ses mocassins Weston tous neufs et trop petits. Un peu intimidé, je lance un prix très bas au hasard et la paire me revient le soir même dans les mains. Elle avait été achetée dans l'après midi.
C'étaient des mocassins bordeaux. Gardés une douzaine d'années, ils ont été revendus le même prix avec une magnifique patine en plus.
En neuve, je me suis offert une paire de Weston Golf pour mon bac et je la porte toujours !
Alors un samedi soir, en arrivant chez un ami, j'entends son père se plaindre de ses mocassins Weston tous neufs et trop petits. Un peu intimidé, je lance un prix très bas au hasard et la paire me revient le soir même dans les mains. Elle avait été achetée dans l'après midi.
C'étaient des mocassins bordeaux. Gardés une douzaine d'années, ils ont été revendus le même prix avec une magnifique patine en plus.
En neuve, je me suis offert une paire de Weston Golf pour mon bac et je la porte toujours !
Esthetedenoeud- Messages : 440
Date d'inscription : 17/03/2010
Localisation : Paris / Bordeaux
Re: Racontez-nous l'achat de votre première paire de vrais souli
Pour ma part, c'était il n'y a pas très longtemps. Connaissant ma passion pour les beaux vêtements et pour les belles chaussures, un ami m'a emmener chez Stephane dans le 17ème. J'ai découvert l'endroit et le personnage, je n'avais jamais rien vu de tel. Ici, pas de vente forcé, pas d'articles à la "mode" mais du conseil et de la passion. Voyant que j'avais le pied assez fin, Stéphane m'a fait essayer un richelieu de chez Green en largeur C et là tout à commencer pour moi... les souliers s'accumulent !
Gascon- Messages : 87
Date d'inscription : 17/03/2010
Re: Racontez-nous l'achat de votre première paire de vrais souli
Bonsoir,
j'ai commencé avec un shapi de la maison yamaha, ensuite une écharpe de la maison burberry's et une doudoune de la maison chevignon .Pour compléter le total look de mes 20 ans , une paire de mocassin de la maison Weston évidement. A l'époque nous étions les easy rider des demoiselles du 16 (souvenir souvenir)
j'ai commencé avec un shapi de la maison yamaha, ensuite une écharpe de la maison burberry's et une doudoune de la maison chevignon .Pour compléter le total look de mes 20 ans , une paire de mocassin de la maison Weston évidement. A l'époque nous étions les easy rider des demoiselles du 16 (souvenir souvenir)
Invité- Invité
Re: Racontez-nous l'achat de votre première paire de vrais souli
Une paire de richelieu, Church, acquise pour un mariage, je voulais des derbys, mais les conseils des deux vieils italiens, propriétaires des lieux, en fonction de ma corpulence m'ont orienté vers cette forme, sans regrets, j'ai toujours les embauchoirs offerts ... il y a de cela environ vingt cinq ans ....
sshhaamm- Messages : 44
Date d'inscription : 10/03/2010
Age : 65
Localisation : Vaucluse/Ardeche
Re: Racontez-nous l'achat de votre première paire de vrais souli
Adolescent et jeune adulte, j'avais usé nombreuses paires de Paraboot et autres Timberland. Des mocasins "180 replica" acquises chez un cordonnier de Montparnasse et une paire de Richelieu Minelli me servaient de chaussures habillées.
Mon spectre d'interêt en matière de chaussures se limitait alors à Paraboot et Timberland hors les (trop) nombreuses paires de sneakers qui occupaient mes palcards.
Alors qu'en job d'étudiant je travaillais comme vendeur 'extra' dans une boutique d'une maison de pret à porter / haut couture rue du bac, je passais regulièrement devant Lobb et Church's.
Ainsi petit à petit l'idée d'acheter "une vraie" paire de souliers grandit en moi, à force de passages devant les vitrines, mais ce n'était pas enore pour tout de suite, preferant dépenser une partie de mes petits revenus dans des costumes et chemises acquises au tarif "employé" là ou je travaillais.
Une fois les études achevées et le premier "vrai salaire de travailleur" touché, je me precipitais symboliquement rue du Dragon dans la petite boutique Church's pour acquerir une paire de Consul. J'étais fier !.
C'était il y a 10 ans, ces Consul m'ont accompgné regulièrement dans les grands moments de ma vie (mariage...). Elles sont dans un remarquable état, je les porte moins depuis 3/4 ans car les trouvant un peu massives, mais elles sont en bonne place dans mon placard et seront pour toujours la première chose que j'ai acheté avec mon premier salaire....
Mon spectre d'interêt en matière de chaussures se limitait alors à Paraboot et Timberland hors les (trop) nombreuses paires de sneakers qui occupaient mes palcards.
Alors qu'en job d'étudiant je travaillais comme vendeur 'extra' dans une boutique d'une maison de pret à porter / haut couture rue du bac, je passais regulièrement devant Lobb et Church's.
Ainsi petit à petit l'idée d'acheter "une vraie" paire de souliers grandit en moi, à force de passages devant les vitrines, mais ce n'était pas enore pour tout de suite, preferant dépenser une partie de mes petits revenus dans des costumes et chemises acquises au tarif "employé" là ou je travaillais.
Une fois les études achevées et le premier "vrai salaire de travailleur" touché, je me precipitais symboliquement rue du Dragon dans la petite boutique Church's pour acquerir une paire de Consul. J'étais fier !.
C'était il y a 10 ans, ces Consul m'ont accompgné regulièrement dans les grands moments de ma vie (mariage...). Elles sont dans un remarquable état, je les porte moins depuis 3/4 ans car les trouvant un peu massives, mais elles sont en bonne place dans mon placard et seront pour toujours la première chose que j'ai acheté avec mon premier salaire....
Re: Racontez-nous l'achat de votre première paire de vrais souli
Les premières c'est vraiment difficile (et oui l'age avance )
J'ai bien du commencer avec un paire de camarguaise Go WEST (RIP) Puis la paire de cowboy boots bleu que j'ai postées il y a quelque temps (30 ans d'age et en forme comme quoi).
A mon arrivée à paris en 1981 (études oblige) j'ai découvert le soulier en cuir! Deux paires dans une boutique rue lafayette (bowen type) NOIRES
Une copie 180 en lézard noir que j'aicramée usée plus que de raison et puis est arrivé TREPOINTE et Pointe
et travaillant rue Feydeau donc Aubercy
et ça
et donc depuis ça donne ça
Ce n'est pas à jour il manque une dizaine de paire
J'ai bien du commencer avec un paire de camarguaise Go WEST (RIP) Puis la paire de cowboy boots bleu que j'ai postées il y a quelque temps (30 ans d'age et en forme comme quoi).
A mon arrivée à paris en 1981 (études oblige) j'ai découvert le soulier en cuir! Deux paires dans une boutique rue lafayette (bowen type) NOIRES
Une copie 180 en lézard noir que j'ai
et travaillant rue Feydeau donc Aubercy
et ça
et donc depuis ça donne ça
Ce n'est pas à jour il manque une dizaine de paire
Eclectique- Messages : 1749
Date d'inscription : 08/04/2010
Age : 61
Localisation : St lazare
Re: Racontez-nous l'achat de votre première paire de vrais souli
Rassure moi les deux dernières photos... il y a deux fois les mêmes paires non?
Ahhhhh... En fait non
Ahhhhh... En fait non
Vitix- Admin
- Messages : 2951
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Localisation : Paris/Colmar
Mandrax- Messages : 1296
Date d'inscription : 04/03/2010
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Localisation : 1612 Havenhurst
Re: Racontez-nous l'achat de votre première paire de vrais souli
Tout à commencé durant mon enfance où j'ai porté de 5 ans à 15 ans des moc moc Till ou autre ... voici la paire achetée pour la rentrée 1986, année du CP !
Viens ensuite une douloureuse période de rébellion faite de Reebook Pump ou Nike Air; période close par une paire de demie chasse offerte.
Ma première belle paire est une Santoni achetée (trop grande ) en solde avec l'un de mes premiers salaires. Je l'ai admirée 2 semaines avant de pouvoir la porter. La folie a commencé ensuite ...
Viens ensuite une douloureuse période de rébellion faite de Reebook Pump ou Nike Air; période close par une paire de demie chasse offerte.
Ma première belle paire est une Santoni achetée (trop grande ) en solde avec l'un de mes premiers salaires. Je l'ai admirée 2 semaines avant de pouvoir la porter. La folie a commencé ensuite ...
steinway- Messages : 550
Date d'inscription : 10/03/2010
Eclectique- Messages : 1749
Date d'inscription : 08/04/2010
Age : 61
Localisation : St lazare
Re: Racontez-nous l'achat de votre première paire de vrais souli
J'ai acheté mes premiers souliers dignes de ce nom ce devait être en
1982 à l'occasion d'un job d'été
il s'agissait de Church's Burwood Black Bookbinder je les conserve toujours amoureusement sur une étagère
Elles furent suivies de mocassins Unic
Puis de richelieux bordeaux à bout droit rapporté de chez Trickers
c'était le début d'une grande passion
...
1982 à l'occasion d'un job d'été
il s'agissait de Church's Burwood Black Bookbinder je les conserve toujours amoureusement sur une étagère
Elles furent suivies de mocassins Unic
Puis de richelieux bordeaux à bout droit rapporté de chez Trickers
c'était le début d'une grande passion
...
DOMGROS- Messages : 122
Date d'inscription : 14/05/2010
Re: Racontez-nous l'achat de votre première paire de vrais souli
Unic ! J'avais oublié cette marque.
Sais tu si elle existe encore ?
Sais tu si elle existe encore ?
Unic
sans certitude mais je crains que ca n'existe plus
DOMGROS- Messages : 122
Date d'inscription : 14/05/2010
Unic
Robert Clergerie
Robert Clergerie reprend en 1978 la société romanaise de la chaussure, plus connue sous le nom d’UNIC et en fait en quelques années un des trois grands noms de la chaussure, avec Charles Jourdan et Stéphane Kélian. C’est en hiver 1981 qu’il lance sa première collection, vendue dans la boutique du 5 rue du Cherche-Midi. L’entreprise Robert Clergerie se développe rapidement. Les points de vente se multiplient, de Tokyo à New York. En 2001, Robert Clergerie prend sa retraite pour revenir en 2005 reprendre le contrôle de l’entreprise et la remettre à flots. La création est désormais mise en avant, alors que la fabrication se trouve toujours en France, à Romans. « Le développement d’une marque est un subtil mélange d’organisation et de passion », tel est le secret de Robert Clergerie. C’est grâce à son amour pour le métier, à la simplicité de son style qui s’adresse à toutes les femmes d’exception et à son succès commercial, que Robert Clergerie reçoit en 2005 le prix de l’industriel de l’année.
EXTRAIT DE : http://www.sarenza.com/robert-clergerie
DOMGROS- Messages : 122
Date d'inscription : 14/05/2010
et 27 ans plus tard
il doit en manquer quelques unes
mon site perso :
http://amateurdesouliers.free.fr/amateurdesouliers/Bienvenue.html
DOMGROS- Messages : 122
Date d'inscription : 14/05/2010
RE Unic
Extrait de :
http://www.luxe-magazine.com/0-1595-Robert_Clergerie_Le_marketing_cest_du_baratin_limportant_cest_la_collection_
Robert Clergerie : "Le marketing, c'est du baratin: l'important, c'est la collection !"
Il découvre le monde de la chaussure à 35 ans, relève une entreprise en déconfiture dix ans plus tard, lance sa propre marque, fait fortune, vend puis rachète son affaire. A la tête de Clergerie et Fénestrier, Robert Clergerie est de retour, plus actif que jamais. L'homme qui se présente comme "le plus vieux en situation professionnelle" dans notre univers est parti pour relever un nouveau challenge. Pointure l'a rencontré pour vous.
Vous venez de racheter la maison que vous aviez vendue il y a quelques années, et ce retour aux affaires se remarque immédiatement par la première collection vraiment intéressante depuis bon temps. Comment s'est fait ce retour ?
Il y avait quelques conditions, et notamment trouver le président qui convenait. (NDLR Robert Clergerie a engagé Jean-Louis Goni, 35 ans, qu'il connaît depuis des années, pour diriger le développement de la maison). Le problème des entreprises en France, c'est que l'on se réfère aux curriculum vitae : il y a des coureurs de CV, et cette société en a été victime. Tout ça c'est du vent : ce sont des gens qui viennent, qui revoient la politique, le packaging, le marketing (il prononce mar-ké-tain-gue), tout le baratin, et après ils disent qu'il leur faut de l'argent. Ce sont des gens qui viennent là pour faire gagner de l'argent à l'entreprise, mais en fait dans leur esprit il faut d'abord qu'on leur en donne ! Je connais Jean-Louis depuis son enfance, il a un passé brillant, et le goût de la chaussure à défaut d'en avoir l'expérience. L'important pour un patron de PME n'est pas d'être bon partout, mais de n'être mauvais nulle part. Avec un point important la collection. A ce sujet je prends toujours le même exemple : dans un restaurant si vous ne connaissez pas la cuisine vous êtes foutu. Dans notre métier c'est pareil : le directeur de style - le linebuilder comme on dit aujourd'hui - doit être le patron. Et puis il y a un très bon chef d'usine, et c'est très important parce que la qualité avait un peu baissé, et que nous n'avons pas le droit à cela.
Votre nom vous oblige ?
Lorsque j'étais encore en activité il y a quatre ans, le point le plus important chez Clergerie était la qualité.
L'une des caractéristiques essentielles du développement de la chaussure homme haut de gamme en France, est l'adoption de deux collections par an, pratique à laquelle même les plus traditionalistes, comme Lobb et Weston, arrivent à leur tour...
Vous me rappelez un point important : il y a eu deux hommes importants à Romans : chronologiquement Joseph Fénestrier et Roland Jourdan. Ce sont des gens qui ont tout inventé. Fénestrier a inventé une chose capitale : il a adopté le chaussant anglo-saxon, et il a mis en place la rationalisation des formes, qui n'existait pas avant lui.
C'était dans les années 50...
Exactement. Très passionné par l'Anglais, il a racheté une usine à Limoges qui s'appelait Blanchard, et il a créé JM Weston, qui a appartenu à la société que j'ai l'honneur de posséder de nouveau.
Fénestrier? N'est-ce-pas Eugène Blanchard qui a créé Weston ?
C'est Fénestrier ! Il a racheté Blanchard, apporté la technologie de Fénestrier, qui s'appelait Unic à l'époque. Quand j'ai repris Unic qui était en capilotade, il y avait encore en stage chez nous la contremaîtresse de piquage Weston, qui venait apprendre à faire du piquage homme fin et bien fait. Joseph Fénestrier représentait la deuxième génération, si je ne me trompe. C'est un vieille entreprise familiale... Nous sommes la plus vieille entreprise de France, créée en 1895. Clergerie est un nom qui fait ancien, mais qui n'a été créé qu'en 1981. Je venais de chez Jourdan, et avant de la vente de tuyaux d'assainissement pour le autoroutes!
Que faisiez-vous chez Jourdan ?
Je dirigeais une filiale du nom de Dano, qui est devenu Danaud. Lorsque son propriétaire s'est tué en voiture, sa veuve a vendu 50% à Jourdan, qui m'a embauché pour diriger l'affaire.
Alors que vous veniez du génie civil !...
Ayant fait la guerre d'Algérie, je trouvais que c'était bien de travailler en plein air...
Vous êtes donc arrivé dans la chaussure par Danaud. C'était quand ?
En 1970.
Combien de temps l'avez-vous dirigé ?
Je suis parti fin 77.
Pour créer Clergerie ?
Non : Roland Jourdan avait racheté une usine dans le sud-ouest et me proposait d'en prendre la direction. Mais c'était une usine spécialisée dans le bon marché, et j'étais plutôt attiré par le luxe : je n'avais ni la culture ni le goût du bon marché. Mais Roland insistait beaucoup, mon salaire et mes prérogatives augmentaient considérablement, je passais d'une usine de 50 salariés à une autre de 800 personnes. Je me suis dit qu'il fallait que je m'en aille, parce que je pensais que Mr Jourdan allait m'en vouloir de refuser le job. J'avais aussi une proposition en Espagne, mais toujours en tant que salarié, et il y avait l'affaire Unic qui était en capilotade, et le groupe André qui cherchait à s'en défaire. J'ai donc choisi cette voie : j'ai quitté Jourdan pour reprendre Unic.
Vous rachetez donc Unic, qui est une grosse boîte!
Seulement 51 %, je n'avais pas de ronds ! André m'a donné un petit financement pour assurer le premier fonds de roulement.
Combien de temps avez-vous mis pour redresser la maison ?
Quatre ans, pendant lesquels j'ai mal dormi ! La collection de l'été 78 était déjà faite, et elle a merdé sous le nom d'Unic. Et cela a été pareil jusqu'à l'hiver 81. Et là, 7ème collection, j'ai répondu à une règle de marketing, mot que je n'aime pas, disons plutôt une loi du marché pour qu'une marque puisse naître il faut trois conditions : que le produit corresponde à la culture de l'entreprise, que vous ayez l'intuition un an avant de ce qui va plaire au marché, et enfin être le seul à avoir cette idée. C'est très difficile de réunir ces trois conditions, mais quand elles sont réunies, la marque explose. J'ai trois exemples :Jourdan avec la chaussure pointue à petit talon Louis XV, Kelian avec le tressé, et Clergerie, qui est passé de l'homme à la femme.
Comment est née cette 7ème collection, par laquelle tout est arrivé, finalement ?
Je me suis inspiré d'un défilé de Saint Laurent, qui avait présenté des smokings avec des chaussures plates. Une amie m'a suggéré de faire des chaussures d'homme pour femmes, et d'utiliser mon nom, parce qu'elle trouvait qu'il sonnait bien. Cela correspondait à l'attente du marché, j'étais le seul à le faire, et à l'hiver 81 Clergerie a démarré. Six mois avant j'étais à deux doigts du dépôt de bilan, et en six mois tout s'est redressé.
Ca laisse optimiste : une seule collection vous a permis de sauver la baraque !
Voilà. Le succès de la collection homme a plus reposé sur l'équilibre des volumes et les formes que sur des zizouillages sur les tiges, et cela a marqué le style Clergerie jusqu'à aujourd'hui.
Et la chaussure d'homme ? Vous y venez tout de suite ?
Elle existait chez Unic. Mais elle allait à l'inverse du poème de Paul Geraldi : c'était à chaque saison un peu moins que la saison précédente et un peu plus que la suivante ! Quand Clergerie a été lancé et que l'usine a été pleine de boulot, j'ai pu me permettre d'arrêter Unic, de lancer Fénestrier et de refaire des chaussures de bonne qualité. Notre qualité de good était extraordinaire : j'ai fabriqué pour Lobb pendant deux ans, et même Dickinson trouvait que la qualité de couture était très bonne.
A quel moment la société a-t-elle à son zénith ?
Elle a toujours progressé, mais c'est entre 96 et 2000 que l'on a été au top en terme de résultat. E y avait alors à peu près autant de salariés qu'aujourd'hui : environ 250, entre l'usine et les magasins.
Et ensuite vous vendez ?
C'était un tour de table dont le chef de file était une filiale de la Banque Populaire. La Générale est intervenue après.
Vous faites une belle fête avec tous les employés, et ensuite ?Vous vivez de vos rentes ?
Pour être très honnête, je me suis un peu ennuyé. J'ai fait beaucoup de bateau avec mon fils aîné Xavier, qui travaille avec moi aujourd'hui, j'ai fait mon jardin...
On ne sent pas une passion terrible dans votre propos...
J'avais l'impression de ne plus être utile. Je trouve que la retraite est la dernière ligne droite avant la mort, et que l'on a le temps d'y réfléchir parce que l'esprit est libéré de toute occupation : cela ne me convenait pas. Comme la dépression n'est pas mon genre, lorsqu'en 2004 mon fils m'a suggéré de faire quelque chose parce que l'affaire allait mal, j'ai pris contact avec le mandataire. Je vous passe le détail des tractations...
Une reprise par le père fondateur, il a du apprécier...
Oui. Et le financier, qui y avait laissé des plumes, était aussi favorable au fait que je rachète.
Vous rachetez donc...
En janvier 2005. Je remets 2 millions en compte courant. Le but de la manoeuvre n'est pas un calcul financier, il y a notre nom dessus et il partait en brioche, ce qui est dommage...
Cet article est paru
dans Pointure n°8
Novembre 2006
http://www.luxe-magazine.com/0-1595-Robert_Clergerie_Le_marketing_cest_du_baratin_limportant_cest_la_collection_
Robert Clergerie : "Le marketing, c'est du baratin: l'important, c'est la collection !"
Il découvre le monde de la chaussure à 35 ans, relève une entreprise en déconfiture dix ans plus tard, lance sa propre marque, fait fortune, vend puis rachète son affaire. A la tête de Clergerie et Fénestrier, Robert Clergerie est de retour, plus actif que jamais. L'homme qui se présente comme "le plus vieux en situation professionnelle" dans notre univers est parti pour relever un nouveau challenge. Pointure l'a rencontré pour vous.
Vous venez de racheter la maison que vous aviez vendue il y a quelques années, et ce retour aux affaires se remarque immédiatement par la première collection vraiment intéressante depuis bon temps. Comment s'est fait ce retour ?
Il y avait quelques conditions, et notamment trouver le président qui convenait. (NDLR Robert Clergerie a engagé Jean-Louis Goni, 35 ans, qu'il connaît depuis des années, pour diriger le développement de la maison). Le problème des entreprises en France, c'est que l'on se réfère aux curriculum vitae : il y a des coureurs de CV, et cette société en a été victime. Tout ça c'est du vent : ce sont des gens qui viennent, qui revoient la politique, le packaging, le marketing (il prononce mar-ké-tain-gue), tout le baratin, et après ils disent qu'il leur faut de l'argent. Ce sont des gens qui viennent là pour faire gagner de l'argent à l'entreprise, mais en fait dans leur esprit il faut d'abord qu'on leur en donne ! Je connais Jean-Louis depuis son enfance, il a un passé brillant, et le goût de la chaussure à défaut d'en avoir l'expérience. L'important pour un patron de PME n'est pas d'être bon partout, mais de n'être mauvais nulle part. Avec un point important la collection. A ce sujet je prends toujours le même exemple : dans un restaurant si vous ne connaissez pas la cuisine vous êtes foutu. Dans notre métier c'est pareil : le directeur de style - le linebuilder comme on dit aujourd'hui - doit être le patron. Et puis il y a un très bon chef d'usine, et c'est très important parce que la qualité avait un peu baissé, et que nous n'avons pas le droit à cela.
Votre nom vous oblige ?
Lorsque j'étais encore en activité il y a quatre ans, le point le plus important chez Clergerie était la qualité.
L'une des caractéristiques essentielles du développement de la chaussure homme haut de gamme en France, est l'adoption de deux collections par an, pratique à laquelle même les plus traditionalistes, comme Lobb et Weston, arrivent à leur tour...
Vous me rappelez un point important : il y a eu deux hommes importants à Romans : chronologiquement Joseph Fénestrier et Roland Jourdan. Ce sont des gens qui ont tout inventé. Fénestrier a inventé une chose capitale : il a adopté le chaussant anglo-saxon, et il a mis en place la rationalisation des formes, qui n'existait pas avant lui.
C'était dans les années 50...
Exactement. Très passionné par l'Anglais, il a racheté une usine à Limoges qui s'appelait Blanchard, et il a créé JM Weston, qui a appartenu à la société que j'ai l'honneur de posséder de nouveau.
Fénestrier? N'est-ce-pas Eugène Blanchard qui a créé Weston ?
C'est Fénestrier ! Il a racheté Blanchard, apporté la technologie de Fénestrier, qui s'appelait Unic à l'époque. Quand j'ai repris Unic qui était en capilotade, il y avait encore en stage chez nous la contremaîtresse de piquage Weston, qui venait apprendre à faire du piquage homme fin et bien fait. Joseph Fénestrier représentait la deuxième génération, si je ne me trompe. C'est un vieille entreprise familiale... Nous sommes la plus vieille entreprise de France, créée en 1895. Clergerie est un nom qui fait ancien, mais qui n'a été créé qu'en 1981. Je venais de chez Jourdan, et avant de la vente de tuyaux d'assainissement pour le autoroutes!
Que faisiez-vous chez Jourdan ?
Je dirigeais une filiale du nom de Dano, qui est devenu Danaud. Lorsque son propriétaire s'est tué en voiture, sa veuve a vendu 50% à Jourdan, qui m'a embauché pour diriger l'affaire.
Alors que vous veniez du génie civil !...
Ayant fait la guerre d'Algérie, je trouvais que c'était bien de travailler en plein air...
Vous êtes donc arrivé dans la chaussure par Danaud. C'était quand ?
En 1970.
Combien de temps l'avez-vous dirigé ?
Je suis parti fin 77.
Pour créer Clergerie ?
Non : Roland Jourdan avait racheté une usine dans le sud-ouest et me proposait d'en prendre la direction. Mais c'était une usine spécialisée dans le bon marché, et j'étais plutôt attiré par le luxe : je n'avais ni la culture ni le goût du bon marché. Mais Roland insistait beaucoup, mon salaire et mes prérogatives augmentaient considérablement, je passais d'une usine de 50 salariés à une autre de 800 personnes. Je me suis dit qu'il fallait que je m'en aille, parce que je pensais que Mr Jourdan allait m'en vouloir de refuser le job. J'avais aussi une proposition en Espagne, mais toujours en tant que salarié, et il y avait l'affaire Unic qui était en capilotade, et le groupe André qui cherchait à s'en défaire. J'ai donc choisi cette voie : j'ai quitté Jourdan pour reprendre Unic.
Vous rachetez donc Unic, qui est une grosse boîte!
Seulement 51 %, je n'avais pas de ronds ! André m'a donné un petit financement pour assurer le premier fonds de roulement.
Combien de temps avez-vous mis pour redresser la maison ?
Quatre ans, pendant lesquels j'ai mal dormi ! La collection de l'été 78 était déjà faite, et elle a merdé sous le nom d'Unic. Et cela a été pareil jusqu'à l'hiver 81. Et là, 7ème collection, j'ai répondu à une règle de marketing, mot que je n'aime pas, disons plutôt une loi du marché pour qu'une marque puisse naître il faut trois conditions : que le produit corresponde à la culture de l'entreprise, que vous ayez l'intuition un an avant de ce qui va plaire au marché, et enfin être le seul à avoir cette idée. C'est très difficile de réunir ces trois conditions, mais quand elles sont réunies, la marque explose. J'ai trois exemples :Jourdan avec la chaussure pointue à petit talon Louis XV, Kelian avec le tressé, et Clergerie, qui est passé de l'homme à la femme.
Comment est née cette 7ème collection, par laquelle tout est arrivé, finalement ?
Je me suis inspiré d'un défilé de Saint Laurent, qui avait présenté des smokings avec des chaussures plates. Une amie m'a suggéré de faire des chaussures d'homme pour femmes, et d'utiliser mon nom, parce qu'elle trouvait qu'il sonnait bien. Cela correspondait à l'attente du marché, j'étais le seul à le faire, et à l'hiver 81 Clergerie a démarré. Six mois avant j'étais à deux doigts du dépôt de bilan, et en six mois tout s'est redressé.
Ca laisse optimiste : une seule collection vous a permis de sauver la baraque !
Voilà. Le succès de la collection homme a plus reposé sur l'équilibre des volumes et les formes que sur des zizouillages sur les tiges, et cela a marqué le style Clergerie jusqu'à aujourd'hui.
Et la chaussure d'homme ? Vous y venez tout de suite ?
Elle existait chez Unic. Mais elle allait à l'inverse du poème de Paul Geraldi : c'était à chaque saison un peu moins que la saison précédente et un peu plus que la suivante ! Quand Clergerie a été lancé et que l'usine a été pleine de boulot, j'ai pu me permettre d'arrêter Unic, de lancer Fénestrier et de refaire des chaussures de bonne qualité. Notre qualité de good était extraordinaire : j'ai fabriqué pour Lobb pendant deux ans, et même Dickinson trouvait que la qualité de couture était très bonne.
A quel moment la société a-t-elle à son zénith ?
Elle a toujours progressé, mais c'est entre 96 et 2000 que l'on a été au top en terme de résultat. E y avait alors à peu près autant de salariés qu'aujourd'hui : environ 250, entre l'usine et les magasins.
Et ensuite vous vendez ?
C'était un tour de table dont le chef de file était une filiale de la Banque Populaire. La Générale est intervenue après.
Vous faites une belle fête avec tous les employés, et ensuite ?Vous vivez de vos rentes ?
Pour être très honnête, je me suis un peu ennuyé. J'ai fait beaucoup de bateau avec mon fils aîné Xavier, qui travaille avec moi aujourd'hui, j'ai fait mon jardin...
On ne sent pas une passion terrible dans votre propos...
J'avais l'impression de ne plus être utile. Je trouve que la retraite est la dernière ligne droite avant la mort, et que l'on a le temps d'y réfléchir parce que l'esprit est libéré de toute occupation : cela ne me convenait pas. Comme la dépression n'est pas mon genre, lorsqu'en 2004 mon fils m'a suggéré de faire quelque chose parce que l'affaire allait mal, j'ai pris contact avec le mandataire. Je vous passe le détail des tractations...
Une reprise par le père fondateur, il a du apprécier...
Oui. Et le financier, qui y avait laissé des plumes, était aussi favorable au fait que je rachète.
Vous rachetez donc...
En janvier 2005. Je remets 2 millions en compte courant. Le but de la manoeuvre n'est pas un calcul financier, il y a notre nom dessus et il partait en brioche, ce qui est dommage...
Cet article est paru
dans Pointure n°8
Novembre 2006
DOMGROS- Messages : 122
Date d'inscription : 14/05/2010
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