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Le fabricant de chaussures J.M. Weston se diversifie dans la maroquinerie
05.07.12 | 17:52 | Le Monde.fr Nicole Vulser



 C'est une première. J.M.Weston, le fabricant des chaussures faites à la main à Limoges (Haute-Vienne), commercialisera en septembre une ligne de maroquinerie dans ses quarante boutiques.

Dans la même veine que les souliers pour hommes, cette collection d'une dizaine de petites pièces et de sept plus importantes (attachés-cases, sacoches, cartables, petits sacs de voyage...) se veut intemporelle et indémodable. Weston fait partie de ces marques qui ne veulent pas être liées aux diktats de la mode, des collections, des saisons.

Filiale d'Européenne de participations industrielles (EPI) holding de la famille Descours, qui détient Bonpoint (mode chic pour enfants), Alain Figaret (chemises), le Château La Verrerie ou les champagnes Heidsieck , la marque J.M.Weston mise beaucoup sur cette diversification.

Eric Vallat, directeur général depuis juillet2009, espère que "ce nouveau métier, qui devrait permettre de conquérir une nouvelle clientèle, représentera un jour 10% à 30% du chiffre d'affaires". Il n'est pas plus disert, EPI n'étant pas cotée et donc pas tenue de dévoiler ses résultats financiers.

Les cuirs utilisés pour cette nouvelle ligne de maroquinerie sont 100% "made in France" : EPI a acquis, en 2011, la tannerie du Puy-en-Velay pour sécuriser ses approvisionnements en veau pleine fleur, un cuir épais qui conserve sa brillance.

Le groupe détient aussi, à Saint-Léonard-de-Noblat (Haute-Vienne), la dernière tannerie de cuir végétal de l'Hexagone: les peaux y sont empilées près d'un an dans de gigantesques fosses, entre des couches d'écorces de chêne, pour en faire des semelles très résistantes, en cuir blond.

Les petits articles de maroquinerie seront réalisés à Limoges, dans la manufacture de souliers, et les plus grosses pièces en Italie. "Un jour, elles pourraient être relocalisées en France", assure M.Vallat, sans donner de délai ni expliquer pourquoi elles ne l'ont pas été dès le début.

DES VENDEURS SUR MESURE

Chez Weston, la diversification se fait pas à pas. "Nous ne ferons jamais de chaussures à talons pour femmes"[/ITAL], assure M.Vallat. De même, l'idée de créer des souliers pour enfants, qui pourraient être vendus chez Bonpoint, n'est pas à l'ordre du jour. Le prix des chaussures, souvent à 500 euros la paire, est trop élevé pour des pieds d'enfant qui grandissent chaque année.

Même l'ouverture de nouvelles boutiques est envisagée avec circonspection. Pour des raisons de production. "Dans la mesure où nous proposons toujours cinq largeurs par demi-pointure, il faut un stock de 5000 paires de chaussures en magasin", explique M.Valat.

La formation des vendeurs est, elle aussi, bien plus longue que la moyenne : deux mois d'apprentissage d'un cérémonial rodé sont nécessaires avant de chausser un client.

Pour l'heure, les 220 artisans de la manufacture de Limoges suffisent à peine à produire bien plus de 100 000 paires par an. Il n'y a pas d'école de chaussures dans la ville, et les équipes en place doivent devenir plus polyvalentes.

chatolufsen a écrit:
La formation des vendeurs est, elle aussi, bien plus longue que la moyenne : deux mois d'apprentissage d'un cérémonial rodé sont nécessaires avant de chausser un client.

A la lecture de certains retours d'expérience, je mets un billet sur le fait que la formation a lieu à Clairefontaine avec l'équipe de France!

Plus sérieusement, une grande maison qui évolue avec bon sens et prudence, cela me convient!

chatolufsen a écrit:Eric Vallat, directeur général depuis juillet2009, espère que "ce nouveau métier, qui devrait permettre de conquérir une nouvelle clientèle, représentera un jour 10% à 30% du chiffre d'affaires". Il n'est pas plus disert, EPI n'étant pas cotée et donc pas tenue de dévoiler ses résultats financiers.

On mélange un peu tout là, le journaliste fait preuve d'une connaissance limitée du droit des sociétés. EPI étant la holding, ce seraient des comptes consolidés qui seraient présentés, pas forcément les mieux à même d'informer sur la rentabilité de la marque JM Weston. Par ailleurs, côtée en bourse ou pas, les sociétés par actions sont tenues de déposer leurs comptes sociaux au greffe du tribunal selon les dispositions de l'article L.232-23 du code de commerce (clic).

En revanche, la modicité de l'amende pour manquement aux obligations de dépôts conduit beaucoup de sociétés (surtout les familiales) à s'en affranchir afin de préserver le secret des dits comptes. En effet le montant de l'amende prévu à l'article R. 247-3 du code de commerce est limité à 1500 euros et 3000 euros en cas de récidive.