Conseils et Avis ... reconversion en bottier à 32 ans ?

Bonjour à tous,

Si vous avez quelques conseils à m'accorder... je m'interroge sur l'opportunité (pas du tout financière j'en conviens) de me reconvertir et les moyens de le faire.

Après avoir exercé en tant qu'avocat d'affaires et détesté l'expérience (boulot soir et week-ends, plus d'amis, plus de copine) puis à un poste de cadre sup' opérationnel (pas juridique) dans une grosse société, j'ai demandé et obtenu une rupture conventionnelle, et ai décidé de prendre le temps d'étudier toutes mes envies.

Concrètement, le métier de bottier (ce que j'en sais) me semble l'un des rares métiers où je me vois bosser d'arrache-pied. J'ai commencé à regarder du côté des compagnons du devoir (j'ai entendu parler d'une formation plus légère pour les "vieux") mais je n'arrive pas à trouver toutes les infos sur les différents sites internet, idem pour les CAP...

Du coup, mes questions:

1) Connaissez-vous une personne s'étant reconvertie de la sorte ? Quel fut son parcours ?
2) Avez-vous des idées de sites/lieux/personnes à qui demander des renseignements ?
3) Pensez-vous qu'avec assez de passion et de travail, malgré mon départ tardif, la reconversion soit possible ?

4) question ouverte: tous conseils/avis sont les bienvenus...

Calcéophiliquement vôtre,

Il y a certainement beaucoup de choses à dire...Par manque de temps, je conseillera d'abord d'aller voir des bottiers en activité : Attienza, Delos, Rock, ceux de chez Corthay dont je ne retrouve pas le nom, Martinez, Gomez, Canale, etc. mais sans doute PdL les connaît-il déjà et y a-t-il déjà pensé….Mister T, qui a quasiment été un apprenti-bottier, pourra certainement donner de plus avisés conseils...Attention, les mains souffrent...

Pâtédelièvre a écrit:Bonjour à tous,

Si vous avez quelques conseils à m'accorder... je m'interroge sur l'opportunité (pas du tout financière j'en conviens) de me reconvertir et les moyens de le faire.

Après avoir exercé en tant qu'avocat d'affaires et détesté l'expérience (boulot soir et week-ends, plus d'amis, plus de copine) puis à un poste de cadre sup' opérationnel (pas juridique) dans une grosse société, j'ai demandé et obtenu une rupture conventionnelle, et ai décidé de prendre le temps d'étudier toutes mes envies.

Concrètement, le métier de bottier (ce que j'en sais) me semble l'un des rares métiers où je me vois bosser d'arrache-pied. J'ai commencé à regarder du côté des compagnons du devoir (j'ai entendu parler d'une formation plus légère pour les "vieux") mais je n'arrive pas à trouver toutes les infos sur les différents sites internet, idem pour les CAP...

Du coup, mes questions:

1) Connaissez-vous une personne s'étant reconvertie de la sorte ? Quel fut son parcours ?
2) Avez-vous des idées de sites/lieux/personnes à qui demander des renseignements ?
3) Pensez-vous qu'avec assez de passion et de travail, malgré mon départ tardif, la reconversion soit possible ?

4) question ouverte: tous conseils/avis sont les bienvenus...

Calcéophiliquement vôtre,

Pour les compagnons, il me semble qu passé 26 ans c'est mort.

Certains bottiers sont tout à fait disposés à transmettre leur savoir, je pense à Attienza, Martinez ou Canale, ce sera un poil plus complexe avec les grandes maisons où ça ne se fera que via un contrat de travail. Il y a aussi une formation sur 6 mois à l'école Stefano Bemer.

Je ne pense pas que l'âge soit un soucis, en revanche pour réussir à en vivre, ça risque d'être long, et pas le plus simple.

"boulot soir et week-ends, plus d'amis, plus de copine"

Ca pour le coup, c'est pas toujours très différent dans l'artisanat

Merci pour ces réponses !! Je n'ai pas encore osé aller voir les "grands", de peur qu'ils m'envoient balader... enfin, j'avais vite fait tenté Dimitri Gomez (une de mes idoles) mais il ne devait pas être dans un bon jour. Je vais peut-être tout simplement aller les voir, donc !

Pour ceux que cela intéresse, il y a une formation d'un an (CAP) avec les compagnons, portes ouvertes tous les mercredis à partir de janvier.

L'école S. BEMER j'avais regardé il y a qq années mais c'est dans les 10K... mais bon, qui sait si je le tente pas avec mes économies.
Pour le boulot "soir et week-end", en soi bosser beaucoup ne me dérange pas, c'est le faire sur des markup word de 60 pages seul dans un bureau du 8ème qui me gêne

Sinon j'hésite à aller demander conseil au Dir Com de Weston qui m'avait fait visiter leur nouvelle boutique sur les Champs (on a une connaissance commune) pour lui demander des conseils...

Martinez est sympathique et abordable à mon sens, Attienza aussi je pense. Un dircom d'une marque de PAP, ce n'est pas l'intermédiaire iséal à première vue, mais il se peut qu'il connaisse du monde dans l'univers de la botterie. Au cas où, je connais le dir com de Corthay - je ne suis pas le seul ici d'ailleurs, lui demander de t'organiser une rencontre avec leurs bottiers paraît être du domaine du possible. Mais peut-être d'abord faudrait-il voir Mister T.

Il y a effectivement une génération de jeunes bottiers (ou apprentis) avec qui on peut facilement rentrer en contact et qui pourront t'en dire plus (je pense à Antoine chez Corthay).

Pour Gomez,il est de notoriété commune que l’accueil d'aspirant bottiers est rarement concluant, certains sont devenus des bottiers de qualité depuis.

Je crois qu'il y a aussi une formation à Northampton, mais je ne sais sous quelle forme (Fukuda a appris là-bas de mémoire).

C'est marrant, je suis egalement sur le point de quitter la même première vie...

Ça peut être une bonne idée effectivement de commencer par des stages. Il me semble qu'il en existe également aux US et en Europe de l'Est (Koronya ?).

En revanche, ca me fait penser à un podcast récemment écouté dans lequel l'interviewee qui avait commencé à travailler dans la mode avait fait un stage chez un bottier et racontait avoir réalisé la masse d'apprentissage avant de pouvoir devenir opérationnelle, qui l'avait refroidie. (Pour ceux que ça intéresse, il s'agit du podcast "entreprendre dans la mode", avec Amélie Pichard en invitée)

LeMonarque a écrit:C'est marrant, je suis egalement sur le point de quitter la même première vie...

Ça peut être une bonne idée effectivement de commencer par des stages. Il me semble qu'il en existe également aux US et en Europe de l'Est (Koronya ?).

En revanche, ca me fait penser à un podcast récemment écouté dans lequel l'interviewee qui avait commencé à travailler dans la mode avait fait un stage chez un bottier et racontait avoir réalisé la masse d'apprentissage avant de pouvoir devenir opérationnelle, qui l'avait refroidie. (Pour ceux que ça intéresse, il s'agit du podcast "entreprendre dans la mode", avec Amélie Pichard en invitée)

Je vais y faire un tour ! Mais globalement, c'est justement l'idée d'avoir une "montagne" qui m'attire aussi. Je raconte un peu ma vie, pardon, mais je découvre tout juste ces temps-ci le fait d'avoir à bosser pour quelque chose dans lequel on n'est pas doué (en l'occurrence, le foot et la boxe: je suis nul, mais je VEUX progresser). Jusqu'ici, j'ai un peu toujours tout eu par chance, sans trop bosser, un peu à l'arrache, et ça n'avait pas de sel... donc en soi à voir!

Je vais regarder pour Northampton aussi. Bien que Florence me branche davantage enfin, si le CAP auprès des compagnons ne dure qu'un an, j'aurai sûrement intérêt (si je me lance) à multiplier les expériences, donc Northampton+Florence+Europe de l'Est...

Fait intéressant lu je ne sais pas où: la tradition bottière (quand même assez balèze - St Crispins notamment qui me paraît une espèce de Gaziano & Girling en plus fin encore) en Europe de l'Est vient de l'obligation pour les anciens pays d'URSS de chausser l'armée soviétique surpeuplée...

Bref. Encore merci pour ces nouvelles réponses, j'avais peur qu'on me dise "on est pas là pour parler de ta vie"

Qui est Mister T exactement du coup?

hesk a écrit:Martinez est sympathique et abordable à mon sens, Attienza aussi je pense. Un dircom d'une marque de PAP, ce n'est pas l'intermédiaire iséal à première vue, mais il se peut qu'il connaisse du monde dans l'univers de la botterie. Au cas où, je connais le dir com de Corthay - je ne suis pas le seul ici d'ailleurs, lui demander de t'organiser une rencontre avec leurs bottiers paraît être du domaine du possible. Mais peut-être d'abord faudrait-il voir Mister T.

Ah merci beaucoup !!
Oui en soi on est loin de l'atelier, mais j'essaie de noter toutes les "touches" que je peux avoir dans le milieu... et je me disais, vu mon CV actuel, qu'à défaut de commencer une formation de bottier à court terme, je pourrais me rapprocher de ce monde et tâter du cuir sur mon temps libre (une sorte d'accord du style "je bosse comme un âne sur vos contrats/boutiques/c'que vous voulez et une aprèm par semaine j'observe les tauliers à l'oeuvre par exemple...)

Mister T:
https://engrandepompe.1fr1.net/t5345-didier-martinez-et-guillaume-belmonte-bottiers-a-paris

cela te donnera une idée.

Mais je crois qu'il est un peu occupé en ce moment le Mister...

Sinon pour ta reconversion, à ma connaissance il faut que tu te prépares à 2 métiers (sauf si tu es héritier et n'a pas besoin d'entrées mensuelles):
- Bottier + Artisan Cordonnier
- Bottier qui travaille avec/pour une grande maison et pas comme indépendant

Je ne connais pas beaucoup de Bottiers qui aient échappé à ce type de configuration (mais il y en a)

Bonsoir,

Beau projet que voilà ! Et une belle montagne mais probablement une des plus raide...
Je ne pense pas être plus légitime qu'un autre pour parler d'apprentissage n'ayant jamais sauté le pas justement.
Je me joins aux réserves de FloP sur la difficulté d'en vivre surtout en commençant si tard. A 30 ans, tes concurrents auront facilement 10 ans de métier.
Les "écoles" prisées des japonais qui rêvent de devenir artisan ne sont pas tenue en estime par les gens du métier sans réellement savoir pourquoi. Mais c'est une piste.

Les compagnons ont cette appétence pour la transmission. Ils sont souvent faciles d'accès aux passionnés. Enfin... Des dizaines de contre-exemples me viennent en tête mais ils restent des professeurs hors pairs.

Viens à une de nos rencontres "IRL" nous pourrions échanger de vive voix ce serait plus simple.

Bon courage en tout cas

Mister T a écrit:Bonsoir,

Les "écoles" prisées des japonais qui rêvent de devenir artisan ne sont pas tenue en estime par les gens du métier sans réellement savoir pourquoi. Mais c'est une piste.



Viens à une de nos rencontres "IRL" nous pourrions échanger de vive voix ce serait plus simple.

Bon courage en tout cas

Merci! les écoles dont tu parles, serait-ce par exemple l'école de Stefano Bemer ? J'y pensais un peu...

En soi, je n'envisage pas forcément d'être indépendant (en tout cas, pas au début) si je choisis effectivement cette voie, mais davantage de bosser dans une maison...

C'est quoi les rencontres "IRL"? Et quand a lieu la prochaine ?

Ce sont les rencontres "dans la vraie vie" (in real life), en chair et en os donc...Et la prochaine est prévue demain (sans moi), il faut suivre le fil EGPSC dans la rubrique "vie du forum". les inscriptions de dernière minute ne posent pas de problème !

Et moi qui croyait naïvement à un rendez-vous de passionnés en Irlande... quand je lis "IRL", j'ai les yeux qui piquent et qui pleurent comme un gilet jaune, avenue Kléber à Paris.  Et chacun de se croire dans l'obligation d'en rajouter une louche en préférant utiliser des abréviations en anglais, pour se démarquer, mais dans le mauvais sens.
La preuve, notre ami n'a rien compris...
Tout cela s'ajoute aux déséquilibres criants de notre pays.
Mais bon, soyons optimistes, les français sont les plus malins du monde.
Onkel.

On affiche sa date de naissance sur sa plaque en Irlande?

c'est vrai, l'orthographe française souffre des mille_ martyrs

Merci Rycil, j'ai rectifié.

ah mince, pas dispo, je viens de voir le message...

Onkel pitsch a écrit:La langue française souffre des 1000 martyrs.

Tu continue à martyriser la langue que tu prétends défendre, la première rectification n'a pas suffi. Outre la faute subsistante, la phrase est mal construite, de sorte que son sens n'est pas des plus clairs...

hesk a écrit:

Onkel pitsch a écrit:La langue française souffre des 1000 martyrs.

Tu continue à martyriser la langue que tu prétends défendre, la première rectification n'a pas suffi. Outre la faute subsistante, la phrase est mal construite, de sorte que son sens n'est pas des plus clairs...

Pour faire avancer le débat: Tu continues?

Mais je crois que ce que veut souligner Hesk c’est que l’expression est « Souffrir le martyre », donc il faudrait écrire « souffre de mille martyres »?

Oui, moi aussi je martyrise la langue...

Sinon, c'est bien ça, il y avait la confusion entre un martyr et un martyre, et pour le sens, il fallait substituer "souffrir de" à "souffrir des". Pour exprimer la même idée, j'aurais plutôt écrit "la langue française souffre de mille maux" ou "la langue française est martyrisée mille fois par jour" ou encore "la langue française endure mille martyres quotidiens", mais bien d'autres formulations sont envisageables...

@L'Ignoble

1. En étudiant la langue française depuis l'ordonnance de Villers-Cotterêts, moultes études montrent et démontrent que rien n'est figé, et que chaque époque a vu apparaître de nouveaux usages (et de nouveaux pourfendeurs des dits nouveaux usages) ;

2. Le latin d'avant était lui-même un mélange de mélanges, « latin vulgaire » de Gaulle croisé de latins d'Italie, d'Espagne et d'ailleurs tous bien différents et pas plus nets, d'apports germaniques et de dialectiques d'ici et d'ailleurs ;

3. Bref c'est un gros bordel permanent, où « la défense de la langue » d'aujourd'hui s'apparente plus à la défense d'une éducation et de repères sociaux à un temps T (ce qui n'est pas inutile en soi, hein), étant entendu que notre langue française d'aujourd'hui a déjà bien des différences avec celle de 1950, qui n'était pas plus légitime que celle de 1910, etc. ;

4. Pourquoi se désespérer de l'importation (détaxée) d'anglicismes, quand le français a lui-même largement influencé l'anglais quelques siècles en arrière ? ;

5. On ne défend jamais que ce que l'on connait, chacun son curseur, son fils, sa bataille, faisant l'impasse involontaire mais révélatrice des subtilités que l'on ignore (au hasard : absence de capitales accentuées, espaces insécables [même si sur internet, je reconnais que…], abréviations hasardeuses [genre « etc… », mais pardon ce n'est pas du français], titres avec des capitales à tous les mots à l'anglo-saxonne, j'en passe et des meilleurs) ;

6. Je suis moi-même attaché à la langue, mais la sachant sournoise et glissante, sans parler de mes propres manquements à la pratiquer selon les règles multiples et variées, j'essaie de rester tolérant : tu devrais essayer ;

7. Néanmoins, si on va par là l'Ignoble — la ponctuation faisant partie de l'orthographe — les points de suspension c'est 3 et pas 4, et après il est de bon ton d'y mettre une espace (une espace, car oui l'espace en typographie est féminin). Tu verras peut-être cela comme une chipoterie, pourtant elle m'agresse autant les yeux que toi quand tu lis sans comprendre « IRL », et autres barbarismes néo-djeuns.

8. Bien sûr je tiendrais la démonstration opposée face à un adolescent aculturé pratiquant une novlangue dédaigneuse des règles de syntaxe et de grammaire, au profit d’abréviations foutraques et absconses.

Belle intervention HM, j'approuve tout et je suis rassuré par ça :

Henri-Michaux a écrit: 8. Bien sûr je tiendrais la démonstration opposée face à un adolescent aculturé pratiquant une novlangue dédaigneuse des règles de syntaxe et de grammaire, au profit d’abréviations foutraques et absconses.

Tu peux documenter l'histoire de l'espace après les points de suspension, c'est une faute habituelle chez moi, et j'ignorais que c'en fût une...

j'allais poster ça, et je vois que les points de suspensions n'y sont pas. Qu'importe ! C'est comme avec un point normal.

@ Henry-Michaux, hesk, rycil, Walpurgia.

Merci les gars !
Merci pour ces magistrales leçons, notamment celles d'Henry-Michaux. Je vais m'efforcer d'en tenir compte dans mes prochaines bafouilles.
J'avais très bien compris le sens "IRL", ce n'est pas la première fois qu'il est utilisé sur ce forum...Mais notre bon hesk a du intervenir pour clarifier auprès de pâtédelièvre.
L'essentiel est de se faire comprendre et entendre sur le forum.
Encore merci pour ces conseils !
J'ai de nouveau rectifié mon texte... C'est de cette manière que l'on progresse.
Finalement, j'ai bien fait de ramener ma fraise, au sujet de "IRL"
L'ignoble Onkel.

Onkel pitsch a écrit:J'ai de nouveau rectifié mon texte...

… "souffre les mille matyres"… c'est joli maintenant...

Je ne m'attendais point à lire un tel morceau de bravoure syntaxique!

Pour un analphabète comme moi, c'est rafraîchissant, merci.

Merci Onkel d'avoir ouvert une parenthèse (à ton corps semi-défendant mais j'espère détendu) par ta boutade semi-agressive.

Merci à H-M pour ton fils, ta bataille, il ne fallait pas que la grammaire s'en aille....

Merci KKF !
Pour hesk, j'ai encore modifié mon texte...

Henry ? Voilà que c'est toi maintenant qui mets de l'anglais là où il n'y en a pas  
Henri Michaux était belge certes, mais quand même, un i lui suffisait.

Pour les points de suspension, après vérification, c'est irréfutable, il faut toujours les faire suivre par une espace, même quand ils sont placés en début de phrase, ce qui m'a un peu surpris...